Les tentatives de déstabilisation des mouhafadhas du FLN, menées depuis le week-end dernier à l'échelle nationale, n'altèrent aucunement le moral de ses militants. Bien au contraire, la sérénité et la quiétude sont de mise chez eux. Rencontrés hier au siège national du FLN à Alger (Hydra), les militants tout comme la direction du parti se disent “calmes et sereins”. D'ailleurs et pour illustrer la quiétude qui prévaut dans les rangs du parti de la majorité, son porte-parole officiel affirme que la majorité des membres du bureau politique (BP) sont sur le terrain pour appliquer le programme du parti, issu du huitième congrès. “Nous nous tournons vers l'avenir car l'opération d'occupation des sièges de mouhafadhas a lamentablement échoué malgré la complicité de l'administration”, lance un autre membre de la direction du parti qui souligne, par ailleurs, que “cela veut dire que Monsieur Benflis tient la situation bien en main, non pas par la force mais par le large soutien dont il bénéficie au niveau des kasmas et des mouhafadhas”. Ce qui est certain, selon un autre membre du BP, c'est que “cette tentative a plus servi Benflis et son parti puisque les quelques militants au niveau des mouhafadhas qui ne lui étaient pas acquis à 100% le soutiennent maintenant et voient en lui un homme serein qui sait gérer avec son calme, sa sérénité et surtout ses convictions”. “Nous ne ferons pas marche arrière” Une large solidarité s'est manifestée au profit du FLN et surtout de son secrétaire général, tout de suite après les attaques dont ont fait l'objet les mouhafadhas, a souligné Abderezak Dahdouh, un membre du BP du parti majoritaire qui précise que l'ensemble de la classe politique, les associations et les organisations de la société civile “ont unanimement condamné ces actes et ont assuré le FLN de leur soutien”. L'on apprend également dans ce cadre que deux officiers de l'ALN, en l'occurrence les moudjahids Ben Arba Mahieddine et Abdesslam Chérif “sont venus spécialement d'Oran pour témoigner publiquement leur soutien à M. Benflis”. Aussi, selon un membre du comité central du parti, “la seule interprétation à donner aux manœuvres de Hadjar, ambassadeur en exercice, absent de son poste et payé par l'Etat, est qu'il s'emploie à déstabiliser le FLN pour que Bouteflika reste seul en lice pour la présidentielle 2004”. Par ailleurs, et sur un ton ironique, notre interlocuteur assène : “Bouteflika a la chance de bénéficier du crédit de Hadjar et oublie que plus Hadjar attaque Benflis, plus Benflis engrange soutien sur soutien”. M. Dahdouh, de son côté, martèle “qu'à travers les attaques contre le FLN, c'est le processus démocratique en cours en Algérie, la liberté d'expression, la légitimité populaire et tous les partis qui sont visés”. “Nous avons, dira-t-il, suffisamment souffert pour qu'on puisse faire marche arrière”. “Nous ne ferons pas marche arrière”, répète-t-il tout en soutenant que “le processus démocratique doit aller de l'avant et aboutir”. “Ceux qui ont la nostalgie du parti unique nous leur disons que c'est une politique révolue. Nous ne pouvons pas envisager l'avenir de l'Algérie en dehors de la démocratie véritable”. N. M. Hadjar sera poursuivi en justice Abdelkader Hadjar sera poursuivi en justice par le FLN. C'est Abdesslam Medjahed, le porte-parole officiel du parti, qui l'a affirmé, hier, en soulignant que “Hadjar a reconnu publiquement et persiste à dire qu'il est le commanditaire des actes de saccage et de sabotage contre les sièges des mouhafadhas”. Aussi, l'ambassadeur d'Algérie à Téhéran sera également traduit devant la commission disciplinaire de base du parti. “les hauts cadres du parti, les membres de la direction et les parlementaires, en cas de faute, sont traduits devant la commission de discipline centrale, mais puisque Hadjar se dit n'être qu'un simple militant, il sera convoqué par la commission de discipline de base de son quartier”, explique M. Medjahed. N. M.