Redoutant certainement des sanctions contre la Mauritanie, particulièrement de la part de l'Union européenne, qui a durci le ton ces derniers jours contre Nouakchott, le général au pouvoir en Mauritanie s'est engagé à libérer “sans conditions” d'ici le 24 décembre le président déchu. Face aux sommations de plus en plus pressantes de l'Union européenne (UE), le général Mohamed Ould Abdelaziz a fini par lâcher du lest, en acceptant de libérer “sans conditions” d'ici le 24 décembre le président déchu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Ce geste a été apprécié comme un “premier élément de réponse” aux exigences de la communauté internationale, ont indiqué vendredi l'Union européenne et l'Union africaine. Ainsi, une délégation internationale, qui s'est rendue dimanche en Mauritanie, a reçu “l'engagement du général Mohamed Ould Abdel Aziz à libérer le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi sans conditions au plus tard le 24 décembre 2008”, a révélé dans un communiqué l'ambassadeur de l'UA auprès de l'UE, Mahamat Saleh Annadif, qui menait cette délégation. La même source a ajouté que “la libération inconditionnelle du président Abdallahi serait un premier élément de réponse aux exigences formulées par la communauté internationale”. Cet engagement du général Mohamed Ould Abdelaziz a été confirmé par une porte-parole de la présidence française de l'Union européenne, estimant qu'il s'agissait d'un “premier élément de réponse”. Ceci étant, le communiqué de l'ambassadeur précise que ce pas positif du général qui a pris le pouvoir lors d'un putsch le 6 août, les participants à la réunion de Bruxelles vendredi, en l'occurrence l'Union africaine, l'Union européenne, la Ligue arabe, l'ONU, l'Organisation de la conférence islamique et l'Organisation internationale de la francophonie, ont appelé à “poursuivre les efforts conjoints sous l'égide de l'UA”. Ils confirment également “l'intention de leurs organisations respectives de tirer les conclusions de l'impasse persistante à ce stade et de prendre les mesures appropriées”. Pour rappel, la communauté internationale réunie le 21 novembre autour de l'Union africaine à Addis-Abeba, avait décidé de donner une nouvelle chance à la négociation en Mauritanie en envoyant une “mission de haut niveau sur place” avant de lancer éventuellement un processus de sanctions. Quant à l'Union européenne, celle-ci a menacé la Mauritanie de sanctions, qui pourraient passer par une suspension des relations diplomatiques ou de l'aide au développement en dehors de l'aide humanitaire. Ce n'est pas la première fois que la Mauritanie serait soumise à ces sanctions. Après le coup d'Etat du 3 août 2005, qui avait renversé le régime du président Maaouiya Ould Taya, l'UE avait en effet en partie gelé son aide au développement, jusqu'à mai 2006. Au total, environ la moitié seulement des 117 millions d'euros d'aide au développement prévus sur la période 2002-2007 avait été versée. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l'UE, avait évoqué en novembre des sanctions individuelles, comme des interdictions de voyage. “Comment pourrions-nous viser le peuple mauritanien déjà si pauvre ?”, avait-il relevé. À signaler que jusqu'à présent, le président déchu est maintenu en résidence surveillée dans le village de Lemden à 250 km de la capitale Nouakchott. Merzak T. /Agences