Solution n Les émissaires internationaux ont rencontré le chef de la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat mené il y a tout juste quatre mois. Une délégation de représentants de la communauté internationale s'est entretenue, hier, samedi, à Nouakchott avec Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé un émissaire de l'Union africaine (UA) le Tchadien Mahamat Saleh Annadif. La délégation devrait rencontrer, aujourd'hui, dimanche le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août dernier. Le chef de l'Etat déchu est maintenu en résidence surveillée dans son village natal, Lemden à 250 km de Nouakchott. Le 12 décembre, prochain, «nous allons nous rencontrer à Bruxelles afin de faire une évaluation de tous ces contacts pour pouvoir parvenir à une solution. La communauté internationale avisera alors de ce qu'elle peut faire afin de contribuer à une solution pour le retour à l'ordre constitutionnel», a déclaré Annadif, à la tête de cette délégation. L'ambassadeur de France à Nouakchott, représentait l'Union européenne (UE) au cours de cet entretien, auquel participaient également les représentants de la Ligue arabe, du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). La communauté internationale, qui condamne le coup d'Etat et brandit la menace de sanctions contre ses auteurs, a souhaité donner une nouvelle chance à la négociation à travers l'envoi de cette délégation. En début de semaine, le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l'Ouest avait déclaré : «La position de la communauté internationale, c'est que le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi fasse partie, en tant que Président, de la recherche d'une solution qui pourrait passer par une transition et l'organisation d'élections.» Le général Abdel Aziz, aux commandes de la Mauritanie depuis le coup d'Etat, recherche le soutien des populations en affichant une politique de proximité favorable aux pauvres. Il multiplie plutôt les visites dans les banlieues déshéritées de Nouakchott et les régions intérieures, et y annonce le lancement de chantiers «sur financement propre de l'Etat pour répondre aux besoins essentiels des populations». Pour le Front national de défense de la démocratie (Fndd), les actions et discours du général Ould Abdel Aziz «relèvent d'un populisme éhonté et comportent des risques graves pour l'avenir du pays». Cette coalition de partis antiputsch, dont la mobilisation est freinée par l'interdiction de toute manifestation de rue, s'inquiète «de la chasse aux sorcières» qui cible, selon elle, ses militants.