Les résultats ne sont pas cependant si décevants. De grands noms de l'énergie arrivent sur le marché algérien : le géant russe Gazprom, les allemands Eon et Ruhrgas. L'ouverture des plis, organisée hier par l'Agence nationale de valorisation des hydrocarbures (Alnaft), concernant le nouveau round en matière d'exploration d'hydrocarbures, le premier dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures amendée, a été sanctionnée par l'octroi de 4 périmètres sur 16. pour les 15 autres, Alnaft n'a pas reçu d'offre. Pour le seizième, Sonatrach a décidé de le retirer au regard des offres des compagnies internationales intéressées (Shell notamment), considérées comme dérisoires. Il s'agit du périmètre, le plus attrayant, appelé l'Ahnet au sud-ouest, dont la particularité est la découverte déjà enregistrée d'accumulations de gaz importantes. La compagnie pétrolière nationale proposait un échange d'actifs, c'est-à-dire une participation dans les gisements du partenaire retenu à l'étranger en contrepartie de l'accès à l'Ahnet. Ces compagnies internationales ont finalement soumis à Sonatrach des offres moins intéressantes. Plus précisément, quatre permis ont été octroyés : deux dans le bassin de Gourara à potentiel gazier (Kerzaz et Guern Guessa) au sud-ouest, deux dans le bassin de Berkine au sud-est à potentiel huile (Rhourde Yacoub et El-Assel). Les données techniques de ces périmètres ont été les plus consultées. Plus précisément, le premier producteur et exportateur de gaz dans le monde, le géant russe Gazprom, a arraché le périmètre d'El-Assel. Son offre a été considérée comme mieux-disante face au consortium franco-espagnol Total/Cepsa. Les Allemands ont été les grands gagnants de cette compétition. Le consortium Eon Ruhrgas, un groupement constitué de deux géants de l'énergie en Europe, a remporté le périmètre de Rhourde Yacoub au sud-est, le plus intéressant des quatre, face à Dominion Energy PLC, une compagnie à capitaux norvégiens et canadiens. Des découvertes de pétrole ont été déjà enregistrées dans ce périmètre. Pour celui de Guern Guessa, le britannique British Gas a décroché le permis face aux consortiums Gaz de France – PTEP (Thaïlande), Eon Ruhrgas. La compagnie italienne Eni, elle, a remporté le quatrième périmètre, celui de Kerzaz, face à l'allemand Rwe. Le bilan peut paraître bien maigre; sur 52 compagnies ayant participé à la présentation des données techniques, on enregistre seulement 9 offres sur 4 périmètres, 11 compagnies ont soumissionné. Beaucoup de compagnies se sont retirées donc de la compétition. Mais la satisfaction réside en ceci : des géants de l'énergie arrivent pour la première fois sur le marché algérien : Gazprom, Eon et Ruhrgas. Eni et British Gas activent déjà dans le domaine minier national. Ce qui contribuera à la diversification des partenaires de Sonatrach. Et va induire des investissements significatifs dans le domaine de l'exploration d'hydrocarbures, susceptibles de permettre la découverte de nouvelles réserves de pétrole et de gaz dont la part de Sonatrach sera d'au moins 51%. Le résultat confirme l'attractivité du domaine minier national en dépit du contexte international. On s'attendait à pire, au regard de la conjoncture internationale défavorable, a lancé un participant. “En juillet 2008, au lancement de l'appel d'offres, la conjoncture internationale était favorable. Il y a eu beaucoup de manifestations d'intérêt. Aujourd'hui, elle n'est pus favorable”, explique Sid-Ali Betata, le président d'Alnaft, allusion à l'impact de la crise financière mondiale sur les engagements des compagnies internationales. Cet appel d'offres sera finalement relancé l'an prochain, a indiqué le ministre de l'Energie, Chakib Khelil qui a présidé la cérémonie d'ouverture des plis. Les périmètres non octroyés seront sans doute remis sur le tapis. K. R.