La décision de justice déboutant les grévistes a créé l'effet inverse en renforçant la mobilisation à l'est du pays. À Constantine comme partout ailleurs, les cinq syndicats autonomes de la Fonction publique ont décidé de maintenir le mot d'ordre de débrayage pour le quatrième jour consécutif, en dépit de la décision de justice. “Nous avons eu une mobilisation meilleure que les premiers jours, avec un taux avoisinant les 100%, dans pratiquement toutes les structures hospitalières”, nous a affirmé, hier, M. Kitouni, représentant du Syndicat des maîtres assistants en science médicale (SNMASM). “Une assemblée générale où il sera question de l'évaluation des 5 jours de débrayage sera tenue, aujourd'hui, au CHU Ibn Badis”, a déclaré M. Kitouni qui s'est félicité de la réussite du débrayage. Cet état de fait a été confirmé à Mila et Chelghoum-Laïd, où des syndicalistes nous ont affirmé que le taux d'adhésion a atteint les 100%, contre 80% durant les trois premiers jours de débrayage. À Sétif, le mouvement a également vu une forte adhésion des médecins exerçant au niveau des différentes structures publiques de la santé, à savoir les EPH et EPSP, ainsi que le CHU Saâdna-Abdenour où l'on a enregistré un taux de suivi de 96%, selon les représentants des syndicats. Au niveau des neuf établissements publics de santé de proximité (anciens secteurs sanitaires), la grève a été largement suivie avec un taux de 95%. Un sit-in est prévu, aujourd'hui, au niveau du CHU de Sétif, selon les déclarations du professeur Soualili, membre du SNPDSM. Ce dernier a affirmé que “les médecins sont décidés à aller jusqu'au bout, pour arriver à satisfaire leurs revendications”. Il va sans dire que la grève des médecins n'a pas suscité que satisfaction, comme c'est le cas à El-Tarf où les patients n'ont pas manqué de faire part de leur mécontentement face à cette situation. “Cela fait 4 mois que j'attends ce rendez-vous avec mon médecin traitant, et voilà qu'aujourd'hui, on me dit qu'ils sont en grève”, explique un patient. “Je me sens pénalisé, mais je comprends la révolte des médecins qui touchent des miettes part rapport à certains carriéristes qui n'ont jamais travaillé de leur vie”, plaide un autre. En effet, le taux de participation au débrayage dans cette wilaya, tel qu'il est avancé par les syndicalistes, est de 85%, alors que la Direction de la santé avance un taux de moins de 40%. Lynda Nacer/Correspondants