Treize délégués détenus ont été libérés, hier, à Béjaïa et à Bouira, après leurs camarades élargis la veille. L'élargissement des animateurs du mouvement citoyen se poursuit toujours à Béjaïa, où six détenus sur les douze restants à la maison d'arrêt d'El-Khemis ont été libérés, hier encore, vers 12h30. En effet, MM. Redjradj Ali (38 ans) et Semmar Hanafi (35 ans), respectivement délégués de Souk El-Tenine et de Tifra, ainsi que quatre manifestants de la ville d'Akbou, en l'occurrence MM. Aourtilane Belkacem (25 ans), Hadrine Touffik (29 ans), Haddad Saïd (23 ans) et Mammeri Brahim (30 ans), tous arrêtés et mis sous mandat de dépôt au mois d'octobre de l'année dernière, ont finalement pu recouvrer leur liberté, même si provisoire, après huit mois de détention préventive. Hier, dès la matinée, l'esplanade jouxtant la prison d'El-Khemis grouillait de monde. Des délégués de la CICB, des proches de détenus, des parents de victimes du Printemps noir, des responsables du RCD ainsi que de nombreux citoyens venus des quatre coins de la wilaya de Béjaïa, étaient tous là. Le suspense aura duré jusqu'à 12h30, moment où le délégué de Tifra, Hanafi Semmar, franchit le seuil du portail principal de la prison, sous les cris : “Ulac smah ulac”. L'apparition de ce membre influent de l'Interwilayas, suivi de ses camarades co-détenus, a provoqué un véritable branle-bas parmi la foule. C'est tout le monde qui se bouscule devant l'entrée de cet établissement pénitentiaire en vue d'embrasser les désormais ex-détenus du mouvement citoyen. Ces derniers, les larmes aux yeux, se sont longuement livrés à des accolades avec leurs chers amis, proches et compagnons de lutte. Ils ont été accueillis comme des héros par l'immense foule qui les attendait depuis quelques heures sous un soleil de plomb. Vers 14h30, un cortège d'une dizaine de véhicules venant de Souk El-Tenine, arriva sur les lieux. Ce sont les concitoyens du délégué Ali Redjradj qui viennent accompagner en escorte leur frère militant. C'est dans une ambiance de fête que ce délégué a été conduit à Lota, son village natal. Quant aux six autres détenus, en l'occurrence MM. Agaoua Nacer, Ghebriou Farid, Kherbachi Abdelhakim et Salhi Abdennour, tous de Seddouk, ainsi que le nommé Zerarga Nacer, dit William Walace, délégué de Kherrata, leur libération devrait intervenir ultérieurement, car leur dossier reste pendant au niveau du bureau du juge d'instruction, lequel est seul habilité à signer la levée d'écrou, apprend-on auprès du collectif d'avocats de la défense. En revanche, les six détenus, élargis hier, leur dossier était au niveau de la chambre d'accusation près la cour de Béjaïa, qui a décidé de leur mise en liberté provisoire, ajoute la même source. À Bouira, pas moins de sept délégués ont retrouvé leur liberté. Après que l'information de la libération des détenus eut circulé de bouche à oreille, plusieurs des délégués, militants de la cause et simples citoyens se sont précipités pour les rencontrer à leur sortie de prison ou chez eux. Avant-hier, cinq délégués ont bénéficié de la liberté provisoire. La décision prise par le juge d'instruction près le tribunal de Bouira a concerné les frères Derbal Idir et Farid (arrêtés le 9 octobre 2002 à M'chedallah), Akkal Hidouche (arrêté le 8 octobre 2002 à Raffour) Boucheneb Ahmed (arrêté le 10 octobre 2002 à Aït Laâziz) et Kechadi Achour, arrêté samedi dernier à l'aéroport Houari-Boumediene. Hier, trois autres délégués ont été libérés à leur tour. Il s'agit de Leulmi Arezki (arrêté le 26 octobre 2002) Berkane Slimane Amar et Amrane Slimane. Le sort de deux autres délégués Akli Mohand El-Hassen, délégué de Saharidj (arrêté le 2 mars 2003) et Bouchelkia Mahmoud, délégué d'El-Asnam (arrêté le 26 mars 2003) reste encore inconnu, même si la rumeur concernant leur libération se fait pressante. Leulmi Arezki, connu sous le nom de âami Arezki, a vite fait de rendre visite aux bureaux locaux de la presse à laquelle il a rendu un grand hommage pour son travail considérable avant de se rendre à Aït Laâziz pour retrouver sa petite famille où une grande foule l'attendait. K. O. / A. D.