Avec sa superbe voix de rossignol la jeune artiste Assila, de son vrai nom Yamina Benamara, a déjà conquis un public qu'elle a façonné à sa manière. Un public qui dépasse déjà les frontières de sa région, Aïn Témouchent, d'où est originaire le trompettiste Messaoud Bellemou qui n'est plus à présenter. En dehors de sa voix qui lui a permis de sortir son premier album de sept chansons enregistrées dans un studio à Béni-Saf et déclarées à l'ONDA, Assila sait aussi composer sa musique et écrire ses propres chansons. Mieux encore, c'est une comédienne à part entière, une spécialiste des planches. Ce qui fera d'elle une jeune artiste au sens propre du mot même si le chemin est encore très long et plein d'embûches pour parfaire ses qualités. Assila est née artiste, un don divin. Elle remercie Dieu de le lui avoir offert. En effet, c'est au tout début des années 1990 que cette jeune artiste fut découverte. C'était lors de l'émission télévisée “Chem's El-Assil” diffusée en directe à partir de la plage de Rachgoun en période estivale où Assila faisait partie de la troupe musicale de la wilaya et qu'elle fut appréciée à juste titre grâce à l'arbitrage d'un public connaisseur. Son répertoire est étoffé et son style diversifié. On y trouve de tout. Châabi, chaoui, charki et bien sûr la chanson du terroir, le wahrani, en particulier le raï avec ses paroles faites de noblesse et qui ne risquent donc pas de choquer les sensibilités des familles algériennes. Du raï original tout court. Depuis, elle a participé à plusieurs manifestations artistiques et culturelles organisées à travers certaines régions du pays comme les semaines culturelles et autres festivals qui se sont déroulés à Adrar, Sétif et Tiaret (festival Ali-Mâachi) ou encore à Alger à l'occasion du déroulement en 2007 de la manifestation culturelle placée sous le slogan “Alger, capitale de la culture arabe”. À Aïn Témouchent, lors de l'épopée Boutoulet Chaâb présentée en 2004 à l'occasion de la célébration du 1er Novembre et sa participation à une fresque en 2005, Assila s'est à chaque fois distinguée et honorée pour avoir réussi dans sa trilogie (comédie, musique et interprétation). Cette année 2008, l'artiste vient de faire l'objet d'un coup de frein inexpliqué. Elle venait d'être tout simplement exclue des semaines culturelles de Aïn Témouchent qui se sont déroulées à Oum El-Bouaghi, Béchar et Saïda et ce, au profit d'autres personnes qui sont, d'après elle, loin de répondre aux exigences de ce genre de manifestations où le groupe doit constituer une véritable vitrine culturelle et artistique de la wilaya. Assila, qui s'apprête à sortir un nouvel album de six chansons (paroles et chansons de l'interprète) en 2009 s'interroge sur les raisons qui ont induit à sa marginalisation. “Ce genre de manifestations me permet d'être en contact avec mon public qui reste le seul juge”, nous précisera Assila non sans amertume. M. LARADJ