Jamais de mémoire de personne du troisième âge encore en vie, la région de Mascara n'a enregistré autant de chutes de pluie, notamment lors des deux précédentes décennies que celles qui se sont abattues au cours de ces derniers 45 jours. En effet, les conditions atmosphériques qui ont prévalu pendant cette période, dominées par une pluviométrie exceptionnelle et de très fortes chutes de neige, ont été telles que le plus commun des agriculteurs formule le souhait de voir apparaître le soleil afin que les travailleurs puissent accéder aux lopins de terre transformés en véritables bourbiers pour effectuer les différentes tâches nécessaires dans l'optique d'une bonne saison agricole dont les prémices se dessinent après toutes ces précipitations. Dans l'état actuel de la situation, aucun engin pneumatique ou à chenilles ne peut pénétrer, ne serait-ce que les bordures des champs, et même les bêtes de trait utilisées dans de telles circonstances s'exposent aux risques de patauger car toutes les surfaces regorgent d'eau. L'euphorie provoquée par les premières averses a cédé le pas à l'inquiétude dévoilée par les agriculteurs qui redoutent la persistance du mauvais temps avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. Dans ce contexte, force est de reconnaître que les préoccupations des agriculteurs est légitime, particulièrement ceux qui optent pour les productions céréalières, car empêchés d'entamer la campagne des semailles. Pourtant, la saison hivernale ne fait que frapper à nos portes avant de s'installer l'espace d'un trimestre mais seuls les rayons du soleil peuvent assécher les terres bourbeuses et les végétations. Si ces intempéries entravent la poursuite des travaux censés être effectués par cette catégorie de fellahs, elles sont source de satisfaction pour les producteurs maraîchers et arbres fruitiers puisque l'épine liée à l'irrigation de leurs produits leur est enlevée et qu'ils n'ont plus de soucis à se faire à partir du moment où leurs cultures ont été suffisamment irriguées par les eaux pluviales qui les empêchent même de pénétrer à l'intérieur de leurs vergers pour procéder à la cueillette de leurs produits et d'effectuer les travaux de désherbage et de taillage des arbres. Au registre des bénéficiaires de ces intempéries figurent également les amateurs d'escargots qui saisissent cette opportunité pour en ramasser, quitte à patauger dans la boue. Il y a ceux qui ramassent les escargots pour les besoins de leurs foyers et ceux qui le font pour les vendre à leurs clients habituels ou aux marchés de leurs communes. Si les premiers se contentent de petites quantités (entre 2 et 5 kg), les seconds, quant à eux, s'évertuent à ramasser le maximum car plus le butin est grand, plus conséquents sont leurs gains car les escargots sont vendus à 60 DA/kg. A. B.