En dépit des chutes de pluie qui se sont abattues sur la région en automne et au début de l'hiver, les sentiments restent partagés entre la satisfaction affichée par les agriculteurs et l'attitude pessimiste adoptée par les responsables du secteur de l'hydraulique. En effet, les travailleurs de la terre ont mis à profit ces averses pour entreprendre les travaux relatifs aux labours-semailles et mettre sous la terre de leurs lopins les grains de fèves et de petits pois, convaincus de bénéficier d'une bonne récolte eu égard aux conditions idéales qui ont prévalu au cours de cette campagne. À l'opposé, les responsables au niveau de la direction de l'hydraulique de la wilaya de Mascara ont une tout autre vision, estimant que les précipitations enregistrées jusqu'à ce jour demeurent insuffisantes pour combler le déficit recensé par le secteur. Ces responsables techniques étayent leur thèse en avançant des chiffres révélateurs, mettant en exergue les écarts significatifs qui existent entre les capacités de stockage et celles réellement emmagasinées par les barrages de Mascara. Dans ce contexte, la wilaya dispose de 4 ouvrages d'art situés à Aïn Fékan et conçu pour contenir jusqu'à 120 millions de mètres cubes, à Chorfa aménagé pour le stockage de 80 millions de m3 d'eau, à Bouhanifia lequel est censé retenir 50 000 000 m3. Quant au dernier, il est implanté à Fergoug mais offre un spectacle de désolation car complètement envasé et engendrant des pertes sèches puisque les eaux pluviales ne sont pas exploitées à bon escient mais se déversent dans la nature. À ce titre, les réserves d'eau stockées entre le volume destiné à l'irrigation et celui consacré à l'alimentation en eau potable n'atteignent pas les 50 000 000 m3, une situation qui suscite l'inquiétude des gens du métier.