Selon une enquête menée en 2007 et 2008 par B. Sana, psychologue exerçant au niveau de la direction de la santé de Sétif, le centre intermédiaire de soins pour toxicomanes a recensé, depuis son ouverture en juillet 2004, que pas moins de 537 jeunes dont l'âge varie entre 21 ans et 30 ans et dont 3,53% sont de sexe féminin. En effet, cette structure, située au centre de santé de la cité Bel Air, a enregistré 61 cas en 2004, 144 en 2005, 88 en 2006, et 244 l'an dernier. Parmi ces derniers, 80 personnes ont bénéficié de cures au niveau du centre de Blida. Par ailleurs, durant les neuf premiers mois de l'année en cours le CIST a recensé 55 cas. Selon le responsable chargé du programme “Toxicomanie” à la DSP de Sétif, ces chiffres ne reflètent pas la réalité car ils sont en deçà du nombre réel de toxicomanes. Pour inciter les toxicomanes à se présenter aux structures du CIST, il est impératif d'entreprendre des opérations d'informations sur le rôle du centre et de ses annexes implantées au niveau des structures de santé publique. “Nous tenons à dire que le dépistage et le suivi se font d'une manière anonyme. Nous assurons même des cures de désintoxication au niveau du centre de Blida”, n'a cessé de répéter le responsable du programme. Selon l'enquête, les jeunes s'adonnent à la drogue entre 12 et 16 ans, pour les garçons, et 19 et 25 ans pour les filles. Ils sont, dans leur majorité, des poly toxicomanes, sans niveau d'instruction et n'ont pas d'activité stable, ils consomment régulièrement du cannabis, s'adonnent à l'alcool et à la sniffe de colle, de diluants et autres produits chimiques. Dans son rapport B. Sana tire la sonnette d'alarme et prévoit que le phénomène va prendre de l'ampleur. “L'Algérie est un pays de transit et de consommation de la drogue, notamment le kif et avec la découverte de plusieurs plantations durant les dernières années ce statut est en train de changer”, dira notre interlocuteur. Rappelons que durant les deux dernières années, les services de sécurité, à savoir la Sûreté et la Gendarmerie nationales ont découvert pas moins de cinquante plantations de cannabis dans plusieurs régions du pays pour ne citer que Béjaïa, Batna, Bechar, Boumerdès et Adrar. F. Senoussaoui