Ahmed Ouyahia a affirmé que le gouvernement a estimé, après examen du dossier de l'organisation administrative du pays, qu'il faudra prendre du temps pour bien préparer le passage de certaines daïras au rang de wilaya. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'a pas voulu relire, devant les sénateurs, le discours de présentation du Plan d'action du gouvernement, qu'il avait fait à l'Assemblée nationale, la semaine dernière. Il a expliqué aux membres du Conseil de la nation qu'ils ont toute latitude de consulter le document qui leur a été remis. Il s'est, de ce fait, limité à un exposé non exhaustif sur les réalisations de l'Etat durant les deux mandats du président Bouteflika. “Certains commentaires ont estimé que nous n'avons pas livré un Plan d'action, mais un bilan. Effectivement, nous avons donné un bilan positif qui contredit ceux qui prétendent que l'Etat n'a rien entrepris”, a-t-il souligné. Il a expliqué, en outre, que le Plan d'action du gouvernement, qui apparaît sous forme de bilan, “contient des chiffres qui indiquent le sérieux des projets dont le gouvernement compte poursuivre la réalisation durant la période qui nous sépare de l'élection présidentielle”. Le Premier ministre a commencé, dès lors, à égrener des chiffres qui dénotent, à son avis, la bonne santé des différents secteurs. Il a soutenu que l'espérance de vie de la population est passée de 72,5 années à 75,7 années, alors que la mortalité infantile a baissé de 36,9 pour 1 000 naissances à 25,8 et la mortalité maternelle de 117,4 pour 100 000 à 86,9 en 2008. Le challenge du million de logements — “qu'on disait irréaliste”, a commenté M. Ouyahia — sera livré, dans sa totalité, en septembre 2009. Il a indiqué que les universités algériennes ont accueilli, en 2008, un million d'étudiants. Ce chiffre doublera en 2015. Ce qui incite le gouvernement à lancer le projet de création de 300 000 places pédagogiques et environ 250 000 lits dans les cités estudiantines. Il a attesté que près de 300 écoles primaires, autant de collèges et plus de 100 lycées seront réceptionnés dans les prochains mois. “Dans ce contexte, en dix ans, l'Etat a construit le tiers des structures scolaires qui existaient depuis l'Indépendance”, a-t-il précisé. Il a jugé infondée la polémique autour de la stabilité des emplois. “À l'exception de la Fonction publique, tous les postes de travail ouverts dans des entreprises et usines publiques et privées seront menacés dès que les structures souffriront de problèmes financiers”. Il cite, pour exemple édifiant, les suppressions d'emplois opérés par les grandes firmes étrangères ayant subi les effets de la crise financière. Il a assuré, à ce titre, que le taux de chômage, en Algérie, a été bel et bien réduit de 29% à approximativement 13%. Il a informé que 3 millions d'emplois ont été créés, jusqu'au 31 décembre 2007 (les statistiques de 2008 ne sont pas encore disponibles, selon lui), notamment grâce aux dispositifs d'aide à l'emploi. Le Premier ministre a évoqué le projet du nouveau découpage administratif en affirmant qu'après examen du dossier, le gouvernement est convaincu qu'il faudra mobiliser de gros moyens financiers et de grandes ressources humaines pour faire émerger de nouvelles wilayas déléguées. “Nous ne voulons pas faire les mêmes erreurs que lors des découpages de 1975 et 1984, où certaines wilayas n'ont reçu un bon encadrement que 25 ans après”, a-t-il conclu. Souhila H.