L'Etablissement Arts et Culture fête ses 10 ans. À cette occasion, une rencontre a été organisée lundi dernier où un bilan a été dressé et des perspectives tracées. Pour 2009, Rédouane Mohammedi et son staff tablent sur le volet formation. “Les galas et spectacles organisés par notre établissement depuis sa création en 1998 se sont élevés à 1 892”, a indiqué hier à l'APS, le directeur général de l'Etablissement Arts et Culture, Rédouane Mohammedi, tout en insistant sur l'importance des activités menées par son entreprise qui est présente dans 54 communes sur les 57 de la wilaya d'Alger. En fait, Arts et Culture a réhabilité la culture de proximité. Durant ces 10 dernières années, l'établissement a ouvert ses portes à toutes les créations et genres ; et par-là même, il a revalorisé la culture locale. En effet, cet axe très important qui s'inscrit dans le cadre de la politique culturelle algérienne relative à la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de l'Algérie. Cette politique, trop longtemps centralisée, se généralise de plus en plus. L'écoute et l'ouverture sont les ingrédients qui composent la recette d'Arts et Culture, qui se veut présent sur tous les fronts. En effet, rien que pour l'année 2008, le bilan apparaît exceptionnel. Avec sa transformation en multiplexe, l'établissement apparaît avec un nouveau look, ce qui a favorisé l'organisation de diverses manifestations, notamment le tremplin Rock l'été dernier, des hommages (à Maâlem Benaïssa, Kamel Messaoudi, Mahboub Stambouli, Djamel Amrani…), des concerts de différents styles et genres musicaux, entre autres chaâbi, gnawi, flamenco ou encore salsa. En plus de la découverte et l'émergence de jeunes talents, Arts et Culture a sorti du placard et même remis au goût du jour, certains collectifs, considérés comme has been. On retiendra pour cette année, le mémorable passage de Cheïkh Sidi Bémol par le Théâtre de Verdure, le retour des Abranis, et le méga-show des 10 ans du groupe Dzaïr. Que du bonheur ! Par ailleurs, pour l'année 2009, M. Mohammedi a déclaré (toujours selon la même source) que le plan d'action de l'établissement qu'il dirige sera axé sur la formation. Ainsi, tous les bibliothécaires, médiathécaires et animateurs de l'établissement bénéficieront d'une série de stages, pour plus d'efficacité, et afin de concevoir à l'avenir, un programme réfléchi. Après 10 ans d'existence, l'ère est à la professionnalisation. Arts et Culture veut s'ouvrir davantage sur le théâtre et même la musique, déjà très présente dans ses activités. En ce sens, M. Mohammedi révèle que “ce programme comprend, outre le développement et l'amélioration des différentes activités existantes, le lancement d'un ciné-club mobile en direction des lycéens et des étudiants et la formation interne du personnel”. Et d'ajouter : “Notre souci constant est d'améliorer la qualité des prestations de cet établissement.” En revanche, encore timide et pas encore habitué à sortir le soir, le public algérois ne se bouscule pas pour les activités de l'établissement. Ce qui effraie un peu Rédouane Mohammedi et son staff. En fait, le public pourrait ne pas accompagner Arts et Culture dans son défi de 2009 à savoir, l'enracinement culturel et l'implication de tous dans sa relance. Malgré ce bémol qui perturbe ses perspectives, l'établissement inscrit sur son agenda l'action culturelle dans la ville à travers des débats thématiques autour de cette question primordiale, tout en renforçant son partenariat avec les entreprises et les institutions culturelles. Mais ce n'est pas une mince affaire, car ces institutions ont été invitées ce lundi et ont manqué à l'appel, ce qui révèle la difficulté d'association. Dans une autre perspective, l'établissement accompagnera le festival panafricain, prévu à Alger en 2009, et concocte un programme pour l'occasion, même si sa participation à l'évènement n'est pas clairement sollicitée. Sara Kharfi