L'Etablissement Arts et Culture, qui a fêté en décembre dernier, ses 10 ans, tend – et chaque jour davantage – à se professionnaliser. Pour cela, son directeur, M. Mohammedi, a animé, en compagnie de ses collaborateurs, un point de presse où il a été question des accomplissements et projets de l'établissement. Le directeur de l'Etablissement Arts et Culture, Redouane Mohammedi, la responsable des concours au sein du même organisme, Fouzia Laradi, le président du jury des concours de la nouvelle et de la poésie, l'universitaire Abdelhamid Bourayou, ainsi que le représentant du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), M. Bilak, ont animé mardi dernier, à la salle de spectacle de l'Etablissement Arts et Culture, une conférence de presse, durant laquelle une partie des activités de l'établissement a été dévoilée. En effet, Redouane Mohammedi a mis l'accent sur les engagements de l'organisme qu'il gère tout en révélant ses objectifs qui s'inscrivent dans le cadre de la modernisation de la ville. Selon lui, “parallèlement à la modernisation de la ville, on travaille et on aspire à la modernisation de la culture. En fait, la question est : quelle culture pour quelle ville ?” Après 10 ans d'existence et d'activité, l'Etablissement Arts et Culture qui tend actuellement à se professionnaliser davantage et à pérenniser certaines de ses manifestations tout en en créant d'autres, applique une politique d'ouverture louable et très intéressante, dans une ville qui perd toute once de vie dès que la nuit commence à tomber. Conscient mais pas découragé, tel Don Quichotte, M. Mohammedi fonce, entamant ainsi (et comme promis) un cycle de formation pour médiathécaires. Continuant sur cette belle lancée, l'établissement propose un nouveau concours de musique, dans le genre jazz, blues, rock, flamenco et gnaoui. De son côté, le président du jury des concours de la nouvelle et de la poésie, Abdelhamid Bourayou a parlé de la thématique de cette année : Gaza. Actualité et conjoncture obligent, bien que ceci bloque quelque peu la création et freine les artistes en herbe dans leur élan. Il s'est longuement exprimé sur le niveau des participants, du statut des langues, de l'esthétique et même de la stylistique, révélant par-là même que le niveau en langue française a changé. Il a, en fait, baissé. Pour les productions en langue amazighe et les caractères choisis pour l'expression dans cette langue, M. Bilak du HCA a affirmé que les trois graphies, à savoir tifinagh, latine et arabe étaient acceptées. La responsable de la médiathèque Bachir-Mentouri, ainsi que des concours, Fouzia Laradi, a évoqué la nécessité de rassembler dans un recueil toutes les productions écrites de toutes les éditions des concours de la nouvelle et de la poésie. Elle a aussi rappelé que la scène littéraire algérienne enregistrait un manque dans la critique ; et parmi les aspirations de l'établissement, la publication d'un travail critique autour des recueils qui seraient publiés. En revanche, bien que cette initiative soit louable et très pertinente, ces plumes en herbe demeurent inconnues. Aucun des auteurs n'a encore émergé ou n'a publié jusque-là. L'idéal serait également de faire la promotion et d'assurer le suivi de ces auteurs dans un contexte où on déplore le manque de création et de créativité. À tous les amoureux de la peinture, l'établissement propose également un Grand Prix qui porte également le nom d'une grande, à savoir Aïcha Haddad. Les inscriptions débuteront le 25 février et se poursuivront jusqu'au 25 mai prochain, et les artistes devront présenter trois œuvres au maximum. Un grand vernissage sera ensuite organisé le 8 juin prochain (et qui coïncidera avec la Journée nationale de l'artiste), où certaines œuvres, qui auront eu les faveurs du jury, seront exposées à la galerie Samson. Grande saison donc pour Arts et Culture que plus rien n'arrête. Par ailleurs, et concernant l'évènement de cet été, le festival panafricain, M. Mohammedi a révélé que deux festivals seront abrités par son établissement. Sara Kharfi