Déterrant des déclarations anodines d'un sous-secrétaire d'Etat US de surcroît démissionnaire, David Welch en l'occurrence, le Makhzen y voit un nouveau soutien américain pour le projet d'autonomie, qu'il veut imposer au peuple sahraoui au mépris de ma légalité internationale. TTel un naufragé en quête d'une planche pour s'accrocher, le Maroc guette ces derniers temps la moindre information qui ne soit pas hostile à son projet expansionniste au Sahara occidental pour la transformer en soutien à ses thèses colonialistes. Cette fois-ci, ce sont de vieilles déclarations du sous-secrétaire d'Etat américain David Welch, qui a annoncé sa démission de ses fonctions il y a de cela plus d'une semaine, qui sont exploitées par le palais royal pour essayer de donner du crédit à son plan d'autonomie. La proposition d'autonomie demeure la solution “la plus probable” pour le règlement de la question du Sahara, aurait donc affirmé le numéro trois du département d'Etat US, et qu'elle allait “dans l'intérêt des populations sahraouies”. Voilà des propos qui concordent pas avec les positions connues de celui qui fut l'élève de l'ancien chef de la diplomatie américaine, James Baker, dont les principes ont toujours été conformes à la légalité internationale, comme en témoignent les accords de Houston (Texas) de 1991 conclus entre le Maroc et le Front Polisario, mais reniés depuis par Rabat. Ceci étant, la position américaine sur le conflit du Sahara Occidental a toujours été pro-marocaine, même si Washington s'est toujours gardée de renier au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. En effet, toutes les résolutions votées par le Conseil de sécurité des Nations unies, avec le consentement des Etats-Unis, notamment celles portant les numéros 1754 (2007), 1783 (2007) et 1813 (2008), stipulent clairement que c'est en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental dans le respect du principe du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Contrairement aux allégations marocaines faisant croire que seule la proposition d'autonomie est mise en valeur par le Conseil de sécurité, ce dernier et le secrétaire général de l'ONU ont toujours indiqué “avoir pris note des propositions du Maroc et du Front Polisario”. Ceci étant, David Welch a fait des déclarations plus intéressantes pour la région du Maghreb en disant : “Nous devons travailler durant les mois et années à venir sur l'amélioration des relations entre les pays du Maghreb.” Il soulignera par ailleurs l'amélioration des relations entre le Maroc et l'Algérie acheminera la région vers la stabilité. “Il est difficile de concevoir un avenir productif pour la région, sans une amélioration dans les relations entre le Maroc et l'Algérie”, a-t-il estimé. Selon lui, l'administration Bush transmettra à celle de Barack Obama “un dossier positif sur le Maghreb”. Reste à savoir, et c'est là le point le plus intéressant, qu'elle position adoptera la future administration américaine sur le conflit du Sahara occidental. Merzak T.