“Si l'Algérie a des difficultés dans un quelconque secteur, nous sommes prêts à l'aider à y faire face”, a déclaré, hier, le secrétaire d'Etat-adjoint américain, M. David Welch, en réponse à une question sur la disponibilité de Washington à favoriser l'entrée de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). A en croire la missive de Washington, envoyée au gouvernement algérien, en février 2007, on pourrait dire que les Etats-Unis entretiennent un double discours. Selon la missive, «Si l'Algérie est sérieuse dans sa démarche d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) elle doit démontrer aux membres de l'Organisation qu'elle mérite leur attention». Cette lettre illustrait les doutes américains concernant la démarche algérienne d'adhésion à l'OMC. Et ce n'est pas la première fois qu'on évoque, que ce soit du côté américain ou celui de l'Organisation, la lenteur des négociations pour l'adhésion de l'Algérie à ce système multilatéral. Par ailleurs, et selon le secrétaire d'Etat-adjoint américain, les Etats-Unis soutiennent les efforts de l'Algérie dans son programme de réformes économiques ambitieuses et dans sa lutte contre le terrorisme. “Je peux dire, après avoir visité l'Algérie plusieurs fois, que son programme de développement économique et social est très ambitieux”, déclare-t-il, lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade américaine. Au sujet du terrorisme, le responsable américain a réaffirmé le soutien de son pays aux “gouvernement et peuple algériens dans leur lutte contre ce fléau”. “Il y a une menace sur la sécurité dans beaucoup de régions dans le monde et le terrorisme est une menace commune qui se manifeste dans sa forme la plus violente dans les actions dAl Qaïda”, a-t-il déclaré. Dans le domaine de la coopération militaire, il a indiqué que les Etats-Unis sont “prêts” à étudier une éventuelle demande de l'Algérie d'achat d'armes. M. Welch a, d'autre part, affirmé que “si l'Algérie veut développer son programme nucléaire civil, les Etats-Unis n'avaient absolument aucune objection”. “Nous avons d'ailleurs conclu l'année dernière, un accord de coopération dans ce sens”, a-t-il rappelé, se félicitant que le gouvernement algérien soit “l'un de ceux qui soutiennent le plus la régulation du système de contrôle (international) sur le nucléaire”. A propos des détenus algériens dans la prison de Guantanamo, M. Welch a exprimé le souhait de son pays de conclure bientôt un accord avec l'Algérie sur cette question. “La question est de savoir si nous avons des prisonniers qui doivent être traduits devant la justice. Si ce n'est pas le cas, cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas dangereux”, a-t-il estimé. “Nous voulons renvoyer ces prisonniers vers leurs pays d'origine mais nous devons nous assurer qu'ils ne présentent pas de danger, car nous avons des exemples de prisonniers retournés dans leurs pays et qui ont ensuite été relâchés”, a-t-il poursuivi. Interrogé, par ailleurs, sur la situation politique de l'Algérie, M. Welch a assuré que les Etats-Unis “s'intéressent à ce qui se passe en politique en Algérie, qui est un pays important dans la région avec lequel nous avons de très bonnes relations”. Abordant la question du Sahara Occidental, le responsable américain a souligné que “tout règlement doit respecter le droit du peuple sahraoui, y compris son droit d'avoir son mot à dire dans cette solution”. “Une solution doit être trouvée pour la question du Sahara Occidental qui est, en réalité, gelée depuis quelque temps. Nous recherchons des idées raisonnables pour résoudre ce problème. Les Nations unies ont la responsabilité de la médiation entre les parties au conflit”, a-t-il dit. M. Welch a, par ailleurs, réitéré l'opposition de son pays à la poursuite du programme nucléaire iranien et son appui à l'indépendance du Kosovo, réitérant également les assurances américaines concernant l'Africom, le nouveau centre de commandement militaire US pour l'Afrique. “Il ne s'agit pas pour nous de construire des bases ou de déployer des troupes américaines en Afrique”, a-t-il conclu.