Les citoyens de la commune de Bouhlou se sont mobilisés devant le tribunal pour marquer leur entière solidarité avec la famille du policier incarcéré. Rappelons qu'à l'origine de cette affaire qui s'est produite dans la matinée du 16.12.2008, un policier répondant aux initiales de B. Mustapha, âgé de 40 ans et père de quatre filles, a tiré sur son aînée Amel âgée de 16 ans avec son arme de service la tuant sur le coup. Deux autres individus liés à cette affaire de crime ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt. Le verdict rendu en fin d'après-midi du dimanche 21 décembre 2008 par le tribunal correctionnel de Maghnia à l'encontre du dénommé B. A. âgé de 28 ans originaire de Bouhlou (Sebra), comparaissant pour violation de domicile dans l'affaire du crime perpétré par le dénommé B. M. âgé de 40 ans, policier de son état, a visiblement laissé les citoyens sur leur faim. En effet, c'est une foule nombreuse en provenance des quatre coins de la région et en particulier de la commune de Bouhlou qui était venue en cette froide matinée de décembre apporter soutien et réconfort à l'épouse du malheureux policier incarcéré et à sa famille. Lors de l'audience, c'est une frêle et chétive jeune femme au visage moribond qui avancera en direction du box des accusés à la demande de la présidente du tribunal, Mme Yamina Belhatach, soutenue par deux agents de police pour demander d'une voix à peine audible à la jeune magistrate, qu'une peine maximale soit prononcée à l'encontre du dénommé B. A. qu'elle accusera lui et le sorcier impliqué dans cette affaire d'être à l'origine de l'acte perpétré par son mari. C'est son épouse qui, lors d'un petit entretien qu'elle a bien voulu nous accorder en aparté, tentera de nous éclairer un peu sur les circonstances qui ont conduit à la dislocation de toute une paisible famille. J'ai appréhendé ce jour fatal des semaines durant en espérant que ma fille reviendrait à la raison, nous avoue-t-elle entre deux sanglots. Ma fille Amel était devenue très autoritaire avec ses jeunes sœurs qui n'osaient même plus broncher devant elle. Elle profitait de l'absence de son père et de mon incapacité à me lever pour n'en faire qu'à sa tête. J'étais incapable de me lever pour m'enquérir de ses faits et gestes durant la journée ou durant les nuits où mon époux était assigné à permanence à son travail. Et ce, jusqu'au jour où son père, revenant à l'improviste du travail, l'a surprise en compagnie du dénommé B. A. qu'elle rencontrait dans le garage de la maison à mon insu. Ce dernier, qui a réussi à s'échapper, a pris la fuite. Mustapha se retournera alors vers sa fille à qui il confisquera le portable pour consulter la liste des appels enregistrés. Il trouvera le numéro du dénommé B. A . qu'il essayera de contacter durant deux jours d'affilée afin de trouver une solution pouvant aboutir à une issue favorable à la relation que ma fille entretenait avec cet individu. Mais c'était peine perdue. Au petit matin du troisième jour, Amel avait disparu du domicile familial et elle a été retrouvée par son père au domicile d'un charlatan adepte de magie noire demeurant dans le village et chez qui elle avait l'habitude de se rendre. Celui-ci lui confectionnait des “herz” (talismans) qui nous étaient destinés à moi et à son père et qui étaient censés donner le pouvoir à ma fille d'agir à sa guise à la maison sans que personne ne lui fasse de remontrances. Ce taleb sinistrement connu par les habitants de Bouhlou a commis énormément de mal dans le village où de nombreuses discordes ont éclaté dans les foyers par sa faute. Originaire de Theniet El Had et marié à une fille de Bouhlou, celui-ci est derrière les barreaux, et ce n'est que justice, dira notre interlocutrice. Ma fille est morte, mon mari en prison et moi mes jours sont comptés. Aujourd'hui, je suis obsédée par une seule pensée, celle de mourir en laissant mes trois autres petites filles orphelines et mon mari en prison. Rappelons que notre interlocutrice est atteinte d'un cancer du sang depuis maintenant près de dix ans et que ses jours selon les médecins sont désormais comptés. Il faut signaler que de nombreux citoyens de Bouhlou et des environs ainsi que dans le corps de la police se sont mobilisés pour marquer leur solidarité en apportant une aide financière et morale à la famille de l'infortuné policier. ALI MOUSSA JAMAL