Très actif durant les moments de prise de décision sur la crise financière mondiale, au point où il a failli participer au sommet de Washington du G20, le futur locataire de la Maison-Blanche observe un mutisme inquiétant sur ce qui se passe à Gaza, où Israël assassine les Palestiniens par dizaines tous les jours. Bien qu'il ait affiché ouvertement son alignement sur les positions israéliennes, alors qu'il n'était encore que candidat, en décrétant Jérusalem capitale unifiée de l'Etat hébreu, alors que le statut de cette ville est toujours au centre des négociations israélo-palestiniennes et demeure l'un des principaux points de discorde, Barack Obama est resté mystérieusement silencieux sur le génocide des Palestiniens à Gaza. Cela dénote de sa détermination à soutenir sans réserve durant son mandat Israël. Interrogé sur cette absence de réaction du président américain élu face au massacre des Palestiniens à Gaza, l'un de ses proches conseillers David Axelrod rétorquera que “durant cette période, de transition, il n'y a qu'un seul président et le président Bush parle au nom des Etats-Unis jusqu'au 20 janvier”. Pourtant aux plus forts moments de la crise financière mondiale, Barack Obama s'était impliqué et avait même failli se faire inviter au sommet du G20 à Washington. Ce silence sur les crimes de Gaza a des relents de lobby juif américain, tant l'emprise sur la politique au Moyen-Orient du futur locataire du bureau ovale semble totale. La désignation de Rahm Emmanuel, au très sensible poste de secrétaire général de la Maison-Blanche atteste, on ne peut mieux, du rangement d'Obama sur les thèses israéliennes. L'on se rappelle encore de son passage en juillet dernier dans la ville israélienne de Sderot, où il avait pris fait et cause pour Israël. “Si quelqu'un tirait des roquettes sur ma maison où mes deux filles dorment chaque soir, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour faire cesser cela”, avait-il alors déclaré. Les raids israéliens, déclenchés samedi par Israël sur la bande de Gaza, qui ont fait plus de 360 morts ne l'émeuvent pas, comme en témoigne son absence de réaction totale. Lui et son proche entourage sont parvenus à la seule conclusion que, “manifestement, la situation est devenue encore plus compliquée au cours des deux derniers jours et des dernières semaines (...) Mais c'est une chose, la paix pour laquelle il est déterminé” à œuvrer. C'est ce qu'a affirmé David Axelrod, après l'une des journées les plus meurtrières en 60 ans de conflit israélo-palestinien. En vacances à Hawaï, le président élu, a reçu dimanche un compte-rendu des services de renseignement américains sur l'évolution de la situation au Proche-Orient, et “surveille la situation”, a ajouté Axelrod sur la chaîne de télévision CBS. Ainsi, en attendant l'investiture, l'équipe Obama préfère ignorer cette épineuse question qui vient s'ajouter à une pile de dossiers brûlants, dont une économie américaine en pleine débâcle et deux guerres menées en Irak et en Afghanistan. En d'autres termes, la mort par dizaines des Palestiniens sous les missiles israéliens ne semble revêtir aucune importance pour Barack Obama. Son unique souci, comme l'a répété Axelrod c'est de maintenir : “la relation spéciale” entre les Etats-Unis et Israël. Une chose est sûre, Barack Obama, apparemment trop occupé à finaliser la liste de ses invités à la cérémonie d'investiture, n'a pas de temps à consacrer aux massacres des populations civiles palestiniennes par l'armée israélienne qui, avec cette bénédiction, utilise un armement des plus sophistiqués et une volonté farouche de faire un maximum de victimes. Merzak Tigrine