La petite ville de Aïn El-Hammam, située à environ 45 km à l'est de Tizi Ouzou, s'est curieusement réveillée hier matin avec deux communiqués du GSPC, placardés un peu partout sur ses murs dans la nuit de vendredi à samedi. Dans ces deux communiqués — le premier a été rédigé le 11 septembre dernier, et le second porte, quant à lui, la date du 31 décembre 2008 — le GSPC a, en plus de ses menaces habituelles contre les services de sécurité, adressé, cette fois, et c'est là la nouveauté, des menaces directes et précises à tout citoyen algérien qui oserait dorénavant apporter une quelconque aide directe ou indirecte aux services de sécurité. “Tout citoyen qui apportera sa contribution et son aide aux services de sécurité du système mécréant, que ce soit en les approvisionnant de nourriture et d'armement ou en les transportant dans son véhicule, est considéré comme membre de ces services et, par conséquent, une cible car son acte n'est qu'un crime qui doit être puni, et la punition atteindra tous les collaborateurs du système”, est-il écrit dans le dernier communiqué de cette organisation terroriste, qui déclare ainsi la guerre à tout le peuple algérien qui a de tout temps refusé d'abdiquer devant le terrorisme même au plus fort de sa violence. Il est à noter que même si le communiqué en question n'a été rédigé que le 31 décembre 2008 et qu'il n'a été placardé qu'hier, les menaces proférées ont été déjà mises à exécution depuis bien des semaines, voire depuis bien des mois pour certaines d'entre-elles. Pour rappel, durant l'été dernier, plusieurs véhicules appartenant à des commerçants fournisseurs en denrées alimentaires au campement de l'ANP, ont été incendiés sur les routes d'Aghribs, de Tigzirt et encore récemment, plus précisément mercredi dernier dans la matinée, à Yakourène. La longue liste des kidnappings, suivis à chaque fois de versement de sommes importantes en guise de rançons, s'inscrit aussi dans cette logique guerrière du GSPC contre les citoyens, particulièrement en Kabylie qui, après avoir longtemps servi de zone de repli, s'est transformée, ces dernières années, en terrain d'action pour les acolytes de Droukdel. Les derniers évènements en date, qui laissent comprendre que la guerre contre le citoyen est lancée depuis déjà bien longtemps, sont l'attaque perpétrée il y a moins de 15 jours contre un café maure au village Tichtiouine, dans la région de Draâ El-Mizan, puis aussi l'attaque contre une caserne des pompiers à Azzefoun. Dans son premier communiqué, datant de septembre dernier, mais placardé encore hier à Aïn El-Hammam, les groupes terroristes se sont longuement étalés sur les opérations de ratissage lancées par l'ANP durant l'été dernier. Dans ce communiqué, les terroristes se sont adressés aussi à la presse en l'accusant d'avoir pris position avec le pouvoir et les services de sécurité. Aujourd'hui, que les communiqués se suivent et les menaces qu'ils contiennent se ressemblent, il est à s'interroger jusqu'où ira le GSPC dans sa guerre contre la population et que fera l'Etat pour la protéger ? R. N.