La direction du parti a pris des précautions pour déjouer les plans de ceux qui s'emploient à destituer Ali Benflis. Après les attaques subies par ses mouhafadhas et surtout après les révélations de l'implication directe du département de Zerhouni dans la perspective d'invalider le huitième congrès du FLN, cette formation organise sa riposte. Certes, le parti a résisté aux tentatives des “putschistes” dès lors que ses militants se sont dressés en remparts contre ces “expéditions” dignes des tontons macoutes, exprimant ainsi leur fidélité sans faille à leur secrétaire général. Mais sa direction a pris des précautions pour déjouer les plans de ceux qui s'emploient à destituer Ali Benflis, mettant en garde contre toute tentation de violation des lois. Depuis quelques jours, des responsables du FLN planchent sur les textes régissant la vie interne des partis politiques d'où ils ont puisé des arguments imparables, ne laissant aucune marge de manœuvre à l'administration, au cas où elle serait effectivement tentée de prêter main forte aux contestataires. Ainsi, il apparaît que le huitième congrès du FLN, tenu en mars dernier, ne pourra en aucun cas être remis en cause par les détracteurs de Ali Benflis. Le FLN dénie même le droit à l'administration de s'immiscer dans le fonctionnement interne du parti. “L'ordonnance 97-09 relative aux partis politiques ne confère aucun droit de regard au ministère de l'Intérieur, ni sur le déroulement d'un congrès ni sur les décisions de ce dernier”, met en garde un responsable du FLN. Toute contestation sur le déroulement de ce congrès ou de ses décisions pouvait “être formulée par les congressistes en toute liberté pendant ses travaux”, remarque-t-il. Il se trouve que la plupart de ceux qui ont été derrière les tentatives de prise d'assaut des mouhafadhas avaient pris part à ce congrès sans pour autant exprimer une quelconque contestation. Aussi, la direction du FLN est catégorique sur cette question : “aucune autre institution de l'Etat n'est qualifiée pour recevoir ces éventuelles contestations qui demeurent une affaire interne au parti et qui se règlent selon les procédures prévues dans les textes qui le régissent”. Selon la même ordonnance, le ministère de l'Intérieur n'est tenu informé que des changements survenus dans la direction, régulièrement désignée par le parti politique ainsi que de toute modification des statuts ou de la création de nouvelles structures locales. Une disposition à laquelle le FLN s'est conformé puisque ce parti a déposé, le 20 avril dernier, un dossier complet relatif à la tenue de ce congrès auprès de la direction générale des libertés du département de Zerhouni. Ce dossier comporte, notamment, un procès-verbal dressé par un huissier de justice, retraçant le déroulement des travaux du congrès et ne relevant “aucune anomalie” ou “contestation”. “Ceux qui pensent recourir à la violation de la loi pour mettre au pas le FLN en prévision de la présidentielle 2004 doivent réfléchir à deux fois avant de passer à l'acte, car les conséquences pour le pays seraient désastreuses”, avertit encore un membre du bureau politique, non sans rappeler que le FLN détient la majorité dans toutes les Assemblées. Sur le terrain, la réaction de la base militante du FLN renseigne sur le sort réservé à la tentative de créer une dissidence au sein du parti. À Oran, une commission de discipline a été mise sur pied pour “sévir contre les partisans de Boutefilka” alors que la mouhafadha de cette ville s'est d'ores et déjà prononcée pour la candidature de Ali Benflis à l'élection présidentielle de 2004. à Bouira, les élus nationaux et locaux du parti et les militants venus des quatre coins de la wilaya ont monté la garde jeudi devant le QG du parti pour repousser une éventuelle attaque des détracteurs de Benflis, menés par un membre du comité de soutien au programme du président Bouteflika. R. B. Batna Onze associations dénoncent le “terrorisme administratif” du Président Onze organisations et associations de la wilaya de Batna ont dénoncé, hier, le “terrorisme administratif exercé sur le FLN par le président de la république et ses disciples des bandits de la politique maffieuse”. Dans un communiqué commun transmis à la rédaction, ces organisations ont souligné que ce terrorisme n'“est pas moins dangereux que celui que subissent les citoyens innocents et sans défense”, dans la mesure où ils constituent tous les deux un “fléau” qui menace “la société, l'unité nationale et le peuple algérien”. Les signataires ont fustigé, en particulier, le chef de cabinet du wali de Batna qui a “sali la réputation de la wilaya” et se déclarent “outrés” par le fait que ce responsable est toujours en poste alors que son nom est lié à toutes les formes “d'abus et de dépassement” et que ses “agissements” ont porté atteinte à la personne de Ali Benflis. R. B.