“Qu'on nous dise quelle est cette règle démocratique qu'on n'a pas respectée”, souligne ce membre du comité central du FLN, qui ajoute que le ministère de l'intérieur n'a aucun droit d'invalider les résultats des congrès. Ancien moudjahid, militant du fLN depuis sa sortie de prison le 7 avril 1962, reconduit en tant que membre du comité central en mars dernier, Abdelkrim Abada qui a accepté l'invitation du Forum El Youm est descendu, hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout pour défendre les options du huitième congrès. Ayant été le porte-parole de ces assises que critiquent, aujourd'hui, Abdelkader Hadjar et consorts, Abdelkrim Abada qui a eu aussi à gérer les travaux du congrès est venu surtout se constituer témoin à décharge de l'actuelle direction du FLN. D'emblée, le conférencier se montre ponctuel et précis en soulignant d'abord que le huitième congrès s'est déroulé dans les délais fixés. Sa préparation, indiquera l'invité du forum, a coïncidé avec “les victoires de la formation de Ali Benflis lors des élections législatives et locales”. “C'est avec cet esprit que toute la direction nationale, issue du précédent congrès (le sixième), les membres du bureau politique, du comité central, les mouhafedhs et les militants, s'est attelée à mettre en place les mécanismes d'organisation de ce rendez-vous.” Abdelkrim Abada qui met en exergue l'effet de l'arrivée de Ali Benflis à la tête du parti, en septembre 2001, sur la base du FLN en disant que “son discours a séduit beaucoup de citoyens au point que le nombre de militants est passé de 217 000 à 350 000”, affirme que “tous les responsables ont été mis à contribution sauf ceux qui étaient absents ou en mission à l'étranger”. “Tous les délégués du congrès ont été élus à la base”, réitère le conférencier qui a eu, lui-même, à superviser l'opération dans la wilaya de Biskra. Pour répondre à ceux qui ne cessent d'insister, ces derniers jours, sur le fait que les projets de textes n'ont pas été distribués aux congressistes et que le secrétaire général, élu désormais pour une durée de cinq ans par le congrès, se trouve avec de larges prérogatives, notamment celles qui lui permettent de désigner les mouhafedhs, Abdelkrim Abada nie ces allégations en soutenant, documents à l'appui, que toutes ces propositions ont été faites par les commissions de wilaya. Tout le monde en était, selon lui, “au courant de ces projets de textes lus lors du congrès et diffusés uniquement au niveau des commissions pour des raisons financières”. Tous les travaux du congrès se sont déroulés “de manière démocratique, tous les textes ont été soumis au vote”, affirme encore Abdelkrim Abada avant de souligner que “le huitième congrès n'a pas consacré le zaïmisme comme le prétendent certains, car Ali Benflis peut être destitué par un congrès extraordinaire convoqué par deux tiers des membres du comité central s'il venait à dévier de la ligne tracée par les instances du parti”. Ceux qui disent, par ailleurs, que le congrès n'a pas respecté les règles démocratiques se trompent, indique ce responsable du FLN qui lance à l'adresse du ministère de l'intérieur : “Qu'il nous dise alors quelle est cette règle démocratique qu'on n'a pas respectée !”. À propos de la démarche, si le département de Zerhouni venait à prendre la décision d'invalider les résultats de ces assises, M. Abada dit : “Nous sommes une force politique, nous avons une base militante”. Pour lui, ce qui se passe n'est pas une “guesra”. À la question sur l'éventuelle candidature de Ali Benflis à l'élection présidentielle de 2004, le conférencier, qui précise que “la décision sera prise lors d'un congrès extraordinaire”, avoue que la préparation de se dernier a “commencé lors du huitième congrès”. Le FLN, dit-il, est souverain, il n'appartient pas à Hadjar. S. R.