Le ministre des finances, Karim Djoudi, vient de le confirmer à Oxford Business Group. Les pouvoirs publics ont fixé, ces dernières semaines, une liste de 13 champions nationaux. Prévu par la nouvelle stratégie industrielle, ce pas important contribuera à cette quête visant à faire de l'Algérie un pays compétitif. Forts de leurs atouts et de leurs potentiels, “ces joyaux de la République” sont susceptibles d'être des locomotives de l'économie nationale, de diversifier et de développer les exportations hors hydrocarbures. Ces champions font partie des secteurs choisis par la nouvelle politique industrielle, car présentant des avantages concurrentiels. Ils constituent également des leviers pour l'état afin de réussir ses programmes de modernisation des infrastructures, de développement de secteurs comme l'agriculture et faire face à des situations de crise. Le modèle a déjà connu un succès en Corée du Sud. La croissance est tirée dans ce pays par quatre à cinq champions. Mais le chemin pour améliorer la compétitivité de l'Algérie est long et semé d'embûches. Les pouvoirs publics devront accompagner ces entreprises dans leur stratégie de croissance, leur ouverture au partenariat privé, national ou étranger. Ces grandes entreprises devront, de leur côté, relever les défis de la modernisation à travers, notamment de nouvelles fonctions en Algérie : la veille stratégique, l'intelligence économique, la recherche et le développement en vue de se hisser à la tête de leur secteur et devenir à terme des acteurs non négligeables sur les marchés internationaux. Tout en améliorant le rapport qualité/prix ou leurs services pour s'imposer sur le marché local. Cependant, la liste ne comprend pas de champions dans des secteurs clés de l'agroalimentaire, la sidérurgie, l'industrie des technologies de l'information et des télécommunications. Cette béance laisse suggérer que la “short list” est ouverte à de grandes entreprises du secteur privé telles que Cevital, l'Eepad. La nouvelle politique industrielle devra également être mise en cohérence avec la stratégie de Sonatrach tendant à développer de nouveaux actifs dans des secteurs hors “amont” : mines, aluminium, engrais, pétrochimie. Asmidal pose également problème. Ses deux principaux pôles de production ont été cédés à l'espagnol Fertiberia qui détient la majorité des actions des deux filiales. La stratégie industrielle nécessite donc, d'ores et déjà, des ajustements pour parvenir à une plus grande efficacité. Quant à nos champions, ils partent avec l'atout de la signature de l'état pour, en un mot, mériter leur appellation dans cette longue course à la compétitivité. K. Remouche