L'Algérie, contrairement à certains pays, ne considère pas les maladies du dos comme des maladies professionnelles et, ce, contre l'avis de bon nombre de médecins, y compris les médecins du travail. Certaines activités sont pourtant nuisibles à la bonne santé lombaire et provoquent des arrêts de travail et des traitements médicaux, tels que les emplois exigeant le soulèvement répété des charges lourdes, l'exposition prolongée aux vibrations, des postures de travail inconfortables. La fréquence du lombago d'origine professionnelle est, dit-on, très importante chez les individus exerçant une profession exposée à des contraintes physiques, dans le bâtiment, le secteur de la santé, le transport ou le travail à la chaîne. Cela ne veut pas dire pour autant que les régions dorsales et cervicales sont épargnées. D'autres catégories de personnes susceptibles de douleurs du dos d'origine professionnelle sont soumises, quant à elles, aux postures statiques ou à la position debout. C'est notamment le cas du personnel administratif, des salariés travaillant derrière un bureau ou devant un ordinateur, des vendeurs des grands magasins et des agents d'accueil et de sécurité exerçant dans les banques et les services. Mais, d'autres facteurs de risque professionnel plus insidieux, sont d'ores et déjà qualifiés de gros pourvoyeurs de maux de dos psychosomatiques, produisant des lombalgies, voire même des cervicalgies. Les causes principales résideraient dans la monotonie de la tâche imposée, le poids de la hiérarchie et son lot de harcèlement moral, ainsi que la mauvaise communication. En avril dernier, lors d'un colloque national des médecins tenu à Alger, la question des maladies répandues dans le milieu professionnel a été abordée, surtout pour les fonctionnaires. Dans son intervention, le Pr. Lamara, chef de service de la médecine du travail, au centre Pierre et Marie Curie a déploré l'absence des maladies du dos dans la liste des 85 maladies professionnelles, déclarées en Algérie. Pour le spécialiste, le mal du dos dont souffrent la plupart des employés s'est manifesté au travail, suite à des tâches spécifiques. Au Pr. Lamara de plaider alors pour l'ajout des maladies du dos dans la liste des maladies professionnelles prises en charge par la Sécurité sociale. H. A.