Annoncé depuis jeudi dernier, le meeting organisé, hier, sur l'esplanade de la maison du peuple à Alger, n'a pas drainé grand monde en raison des pluies abondantes et du manque de communication sur cette initiative des partis de l'alliance présidentielle. Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a qualifié l'agression israélienne de crime contre l'humanité. Les trois partis de l'alliance présidentielle, (FLN, RND et MSP) auxquels sont venus s'allier le parti des travailleurs, (PT) et l'UGTA, ont tenu hier, à la maison du peuple, un meeting de soutien à la population de Gaza, soumise, depuis neuf jours, à une sanglante agression israélienne. Dans la matinée, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, avait déjà réitéré, en marge de l'installation de la Commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle de 2009 à Alger, la solidarité “indéfectible” de l'Algérie avec le peuple palestinien et exprimé la “vive condamnation” des crimes contre l'humanité que perpétue Israël depuis plus d'une semaine contre la population de Gaza. “Je tiens, au nom du gouvernement, à exprimer notre plus vive condamnation des crimes contre l'humanité que perpétue Israël depuis plus d'une semaine contre la population de Gaza et réitérer la solidarité indéfectible de l'Algérie avec le peuple palestinien frère en lutte pour le recouvrement des tous ses droits légitimes”, avait notamment souligné Ahmed Ouyahia. Il faut savoir que le meeting qui s'est déroulé dans le hall de la maison du peuple, en raison des pluies abondantes qui n'ont pas cessé de s'abattre sur la capitale durant toute l'après-midi, n'a pas drainé grand monde. Entouré d'un impressionnant dispositif sécuritaire, le meeting a failli dégénérer à plusieurs reprises, lorsque des groupes d'étudiants ont tenté de sortir dans la rue. Et comme pour réaffirmer leur intention de réinvestir la scène politique, les militants de l'ex-FIS, conduits par Ali Benhadj, étaient présents en force. Scandant leurs slogans habituels, ils se sont fait remarquer en faisant la prière d'El-Asr sous la pluie. Même s'ils n'ont pas réussi à prendre la parole à la tribune, ils ont réussi, quand même, à marquer leur présence. Pour ce qui est du meeting en lui-même, son organisation est symbolique, même si la télévision algérienne a déployé les grands moyens pour le couvrir. Abdelaziz Belkhadem, Abou Djerra Soltani, Louisa Hanoune et Miloud Chorfi se sont égosillés pour rappeler les positions de leur parti concernant le massacre qui se déroule à Gaza. Personne, ou presque, dans le hall de la maison du peuple, n'y prêtait attention. C'est que la colère est grande et la déception aussi grande que bon nombre de présents ne comprennent pas pourquoi les prive-t-on du droit de marcher et d'exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien meurtri. Au-delà des phrases de compassion, de dénonciation et de réprobation, le meeting d'hier se voulait une réponse de la classe politique algérienne, du moins celle qui a les faveurs du pouvoir, au génocide subi par le peuple palestinien. Une réponse, certes, timide, mais symbolique, et ce en attendant une probable autorisation du ministère de l'intérieur pour l'organisation d'une marche nationale de soutien à la population de Gaza. Azzeddine Bensouiah