Ils sont venus des quatre coins du pays et même de l'étranger pour fêter le réveillon à Timimoun, au sud du pays. Depuis une semaine déjà, l'Oasis rouge accueille à tour de bras des essaims visiteurs en mal d'espace, d'air pur, et d'une nature sauvage et belle. Mais, le pic de touristes a été atteint à la journée du 31 décembre. La ville est pleine de monde. Cette journée, Timimoun est en fête. Des airs envoûtants de l'Ahellil s'échappent de chaque coin de rue. Le soir, quelque trois groupes folkloriques jouent à cœur joie dans les rues de la ville. Ils chantent et dansent au grand bonheur de bambins et jeunes fêtards qui n'hésitent pas à se joindre à eux. Aux environs de 21 heures, la foule a envahi l'espace devant la polyclinique, en bas de la route menant vers l'hôtel Gourara, où un groupe de musique se produit. Au rythme du luth, des jeunes Timimounis dansaient pendant que d'autres claquaient des mains. C'était pareil depuis quelques jours déjà. Ce 31 décembre, c'est aussi le dernier jour du festival Ahellil qui se tenait à Akhbou Ntgouni, grande place du vieux Ksar. Depuis le 25 décembre, des groupes de chanteurs de l'Ahellil, venant des quatre coins de la région du Gourara, s'y produisent. Cette nuit du 31, les organisateurs ont quelque peu transigé avec le programme habituel en faisant appel à un groupe qui joue un autre genre musical. Mais, le public, des Timimounis et des touristes nationaux et étrangers, était là. Camping La Palmeraie, aux environs de 22h30. Au milieu de majestueux palmiers, est dressée une kheïma. Une grappe de touristes nationaux s'est agglutinée à l'intérieur pour prendre son dîner. D'autres touristes ont pris place sur des tapis étalés devant la tente. À un pas de là, un groupe de gens discute autour d'un feu de camp. Retranchés en bas, des Oranais écoutaient, seuls, la musique d'un groupe béchari. Au milieu de tout ce beau monde, un vieil homme se démène comme un diable pour satisfaire ses clients : Touhami Bendjaouane. Il tient à ce que ses convives ne manquent de rien. Des membres d'une association de Labiodh Sidi Chikh, venus pour la première fois à Timimoun et avec leurs propres moyens, lui prêtaient main forte. Le dîner terminé, un groupe musical de la région de Timimoun prend place dans la kheïma au milieu des touristes. On a chanté, dansé et rigolé jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les clients de l'hôtel Gourara, eux, ont eu droit à un menu spécial et à un dîner-dansant. Une catégorie de touristes, étrangers notamment, préfère fêter le nouvel an en plein désert. Autour d'un feu de camp, ils dégustent le bougha, une viande d'agneau cuite sous le sable. Mais, les Timimounis ont célébré leur nouvel an à eux, appelé Talemiht, lundi 29 décembre. Dans la pure tradition algérienne, chaque famille sacrifie un coq. A. C.