Dans une déclaration à la Radio nationale malienne, le leader de la révolution libyenne a salué l'initiative des trois groupes rebelles touaregs de réintégrer le processus de paix engagé avec le gouvernement de Bamako, sous l'égide de l'Algérie. “Aujourd'hui, il y a un véritable pas qui vient de se produire au Mali. Mes frères touaregs qui étaient dans les montagnes veulent revenir et abandonner les armes. Je salue cette initiative et l'encourage”, a déclaré dimanche le colonel Mouammar Kadhafi sur les ondes de la Radio nationale malienne. Le guide de la révolution libyenne s'est notamment félicité du retour dans le processus de paix au Mali de trois groupes de rebelles touaregs, consécration de l'accord de paix d'Alger. Ne s'arrêtant pas là, le chef de l'Etat libyen a plaidé pour la paix. Il n'a pas hésité à condamner les mines posées par les rebelles dans le nord du pays, et qui ont dans le passé fait des victimes. “Il vaut mieux planter des arbres, des céréales que des mines”, a-t-il lancé en direction des rebelles touaregs. Ali Triki, ministre libyen chargé des Affaires africaines lui a emboîté le pas en affirmant : “Nous encourageons vraiment ce processus de paix, dont l'Algérie est le médiateur.” Dans le même ordre d'idées, il écartera l'hypothèse de l'existence d'une lutte d'influence entre Alger et Tripoli dans ce dossier. Il faut dire que par son soutien à certains groupes de rebelles touaregs, la Libye a laissé croire qu'elle n'appuyait pas la médiation algérienne pour le règlement de cette crise interne malienne. Ces sorties médiatiques du colonel Kadhafi et de son ministre des Affaires africaines viennent démentir ces suppositions. Ceci étant, une cérémonie d'accueil de plusieurs centaines de rebelles touaregs favorables au processus de paix était prévue hier à Kidal dans le nord-est du Mali, ont annoncé des sources maliennes concordantes. Abdelkrim Gherieb, l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, et médiateur en chef dans la crise au nord, et le ministre malien de l'Administration territoriale, le général Kafougouna Koné, devaient prendre part à la cérémonie d'accueil. En outre, une réunion du comité de suivi de l'accord d'Alger s'est achevée dans la nuit de samedi à dimanche pour fixer les modalités de retour des rebelles. Le comité est composé de représentants du gouvernement malien, d'ex-rebelles touaregs et du médiateur algérien. Il n'en demeure pas moins que le groupe rebelle dirigé par Ibrahim Ag Bahanga, contre lequel l'armée malienne a affirmé vendredi avoir lancé une brève “offensive” dans le nord du pays, refuse toujours de participer au processus de paix. Pour rappel, l'accord d'Alger de 2006 stipule que les Touaregs ne doivent plus réclamer l'autonomie de leur région, tandis que Bamako doit accélérer le développement des régions du Nord. Merzak T./Agences