On connaissait “le Cavalier sans tête”, “les Cavaliers de l'Apocalypse”, on connaît aujourd'hui “les Cavaliers du Coran” (Foursane El-Qurane) ! Ce grand concours de récitation du Coran, aux allures de show télévisé, a couronné, le mois de ramadan passé, Yacine Iamrane, 18 ans, de Tizi Ouzou. La remise des prix a eu lieu lundi passé au siège de la télévision algérienne en présence d'invités d'honneur. Le premier prix comprend 2 millions de dinars, un appartement, un pèlerinage et un séjour vers trois destinations différentes… Pour Yacine, cette aventure est spirituelle, mystique et très enrichissante. Ils sont jeunes, ils ont la foi, ils sont venus des quatre coins du pays, ils n'ont qu'un rêve : devenir le meilleur récitateur du Coran ! Ce n'est que trois mois après la fin du concours télévisé qu'a eu lieu, au siège de la télévision algérienne, la cérémonie de remise des prix. C'est durant le mois de ramadan dernier qu'à eu lieu la sainte compétition. Au départ, ils étaient 150 000 candidats. Le jury, qui a sillonné tout le territoire national à la recherche de ces voix au cœur d'or, n'en a retenu que huit. Les apprentis cavaliers ont eu la chance de visiter trois sites religieux, avant le début du tournoi, pour approfondir leur connaissance religieuse : la grande mosquée d'El Azhar au Caire, El Zaïtouna en Tunisie et celle d'El Karuyine au Maroc. Contrairement à l'esprit de l'émission, son principe ne vole pas très haut… Et pour cause, Slimane Bekhleli, présentateur et concepteur du show, l'avoue lui-même : “L'idée de Foursane El-Qurane est venue en réalité d'Alhane Wa Chabab.” Pendant toute la durée de vie de l'émission, le téléspectateur devait envoyer un SMS pour le récitateur qui trouvait le plus convainquant, c'est cependant le jury, présidé par Youcef Saidi, qui décidait en fin de compte de l'issue du concours. Ces SMS (à 40 DA la pièce) ne servaient que de baromètre aux membres du jury qui avaient la lourde tâche de trancher parmi huit âmes innocentes. Et après un mois sacré de récitation du Coran, de primes, d'éliminations, c'est le jeune Yacine Iamrane de Tizi Ouzou qui s'est montré le plus méritant. Présents à la cérémonie des remises des prix, des invités d'honneurs : Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses, Azeddine Mihoubi, secrétaire d'Etat chargé de la Communication auprès du Premier ministre et Abdelkader El Oulmi, l'hôte, directeur général de la télévision algérienne. La cérémonie, présidée par Slimane Bekhleli, l'animateur vedette de “Khatem Sulaiman” et “Foursane El-Qurane”, a débuté à 18 heures. Slimane a commencé par donner un chiffre : 1 807 000, qui est le nombre d'articles références à “Foursane El-Qurane” (écrit de différente manière en arabe) qui résulte après une recherche sur le moteur de recherche Google ! Ce qui, pour Slimane, est la preuve que ce programme doit continuer… Et il va continuer, annonce-t-il, Abdelkader El Oulmi est partant pour une seconde croisade… Merci Google !Les huit finalistes de l'émission étaient au premier rang, attendant leur sacre, mais avant, une minute de silence est observée pour le peuple palestinien qui vit de funestes instants. La cérémonie continue avec une rétrospective en vidéo de l'aventure de ses débuts à l'annonce du résultat, quelques discours, une récitation du Coran saisissante de Yacine le grand gagnant, puis vint le moment tant attendu : les remises des prix. Le “Burnous d'or” est donc revenu à Yacine Iamrane, sous le capuchon : 2 millions de dinars, un appartement, un pèlerinage et un séjour vers trois destinations différentes. Quant au reste des finalistes, ils empochent chacun un million de dinars, mis à part le deuxième qui a un million de dinars supplémentaire et le voyage pour el hadj. En plus des prix, plusieurs tableaux d'honneur ont été attribués, mais aux invités cette fois : Abdelaziz Belkhadem ainsi que Bouabdellah Ghlamallah ont en reçu, chacun un pour tout leur soutien et tous leurs efforts fournis qui ont permis à ce projet d'être mené à bien. Une troisième marque de reconnaissance a été décernée aussi à Hamraoui Habib Chawki qui a (encore une fois) brillé par son absence, l'ancien directeur général de la télévision croyait particulièrement en ce projet… Les absents ont toujours tort. Slimane Bekhleli, pour conclure, a parlé de tout ce que cette aventure lui a apporté en espérant un plus grand succès pour la deuxième saison. Il a évoqué le lancement – entre-temps — d'une chaîne télévisée coranique (où les finalistes auraient d'ailleurs une place certaine), il a tenu également à préciser : “La récitation du Coran est un art, si la prononciation et l'articulation s'apprend, la voix elle est un don de Dieu.” Et pour finir, il a ajouté en s'adressant aux finalistes : “Notre mission à nous s'arrête là, c'est à vous à présent de tracer votre chemin vers le succès.” Abdelaziz Belkhadem n'a aucun doute quant à la reconduite de l'émission : “Je suis honoré de participer à la cérémonie finale qui est totalement dédiée aux lauréats, j'ai accompagné avec beaucoup de plaisir ce concours, je suis heureux de constater qu'il y a d'énormes potentialités chez notre peuple et dans tous les domaines.” Il est vrai qu'avec deux millions de dinars à la clé, de vocations inattendues peuvent être révélées. Ziad Achour