La compagnie pétrolière nationale est en train de renforcer ses positions en Europe, notamment en Italie. “la compagnie pétrolière nationale est en train de pousser ses pions en Europe. En effet, Sonatrach réceptionnera, l'année en cours, en principe à partir du second semestre 2009, le gazoduc Medgaz reliant directement l'Algérie à l'Espagne, d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an. Les premières livraisons de gaz algérien s'ajouteront aux 9 milliards de mètres cubes que vend annuellement Sonatrach à l'espagnol Gas Natural. Avec l'achèvement des travaux de cette nouvelle route d'exportation de gaz algérien vers l'Europe, l'Algérie consolidera sa position de principal fournisseur de gaz de l'Espagne. Au cours de l'année 2009, la société de distribution de Sonatrach en Espagne commencera à livrer du gaz naturel algérien sur le marché espagnol en tant que grossiste. C'est la seconde société de la compagnie pétrolière nationale à effectuer ces opérations de grosse distribution de gaz en Europe. La première a été créée en Grande-Bretagne, suite à la réservation de capacité dans le terminal de regazéification d'Isle of Grain. En 2009, Sonatrach créera une autre société similaire en France, prélude à l'entrée de Sonatrach sur le marché français prévu en 2010 via la livraison de 1 milliard de mètres cubes de GNL par an pour le terminal de regazéification de GDF situé à Montoir en Bretagne. L'année en cours, on assistera à la montée des exportations de gaz vers l'Italie avec la livraison de 6,5 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaire grâce à l'extension des capacités du Transmed, le gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie via la Tunisie, portée de 27 à 33 milliards de mètres cubes par an. En attendant que le gazoduc Galsi en projet reliant directement l'Algérie à l'Italie se mette en place, Sonatrach compte créer également une société de commercialisation de gaz en Italie. Les exportations de gaz de l'Algérie pourraient atteindre 70 milliards de mètres cubes ou près de ce chiffre en 2009, contre 60 milliards de mètres cubes en 2007. Le gain serait entre 1 et 2 milliards de dollars de recettes en devises supplémentaires minimums pour l'Algérie. En 2010, la capacité d'exportation de gaz du pays passerait à 75 milliards de mètres cubes par an. Ainsi, Sonatrach sera présente en tant que grossiste en Grande-Bretagne, en Espagne, en France et en Italie. Et sa place de principal fournisseur en gaz de l'Europe sera consolidée. Mais cette montée en cadence dans les ventes de gaz se produit dans un contexte de forte chute des prix du pétrole. Les prix du gaz étant indexés sur les prix du pétrole, les recettes gazières subiront une baisse l'année en cours si les cours du brut se maintiennent sous les 50 dollars. En tout état de cause, en raison du décalage des prix, les prix du 1er semestre 2009 sont calculés sur la base des prix du pétrole du second semestre 2008, les recettes gazières seront forcément en baisse les six premiers mois de l'année en cours. Avec la baisse en volume de la production de pétrole en raison des décisions de l'Opep (baisse de 200 000 barils/jour), il est patent que les recettes hydrocarbures en 2009 seront en baisse. L'effet prix jouera à plein. Il faut s'attendre à une remontée des prix pour que la croissance physique des exportations de gaz puisse contribuer à une augmentation des recettes hydrocarbures du pays. En ce sens, l'augmentation des capacités d'exportation de gaz de l'Algérie à hauteur de 85 milliards de mètres cubes par an en 2012 grâce à la réception des trains géants de liquéfaction d'Arzew et de Skikda participera à cette montée des ventes et des entrées en devises dans un scénario haussier en termes de prix du pétrole. K. Remouche