On croyait s'en débarrasser, mais non… Docteur Malek n'en a pas fini avec vous ! Toute la saga Mawid maâ el qadar revient dans sa version condensée, sectionnée puis diffusée en deux parties sur l'ENTV. Suite et fin du cauchemar à 21h ce soir. Comme s'il n'y avait pas suffisamment d'horreur à voir ces derniers temps à la télé… pourquoi le destin s'acharne-t-il ainsi ? Durant le mois de ramadan 2007, vous étiez nombreux à retenir votre souffle, une cuillère de chourba à la main, devant votre écran à suivre les aventures larmoyantes de notre George Clooney national, la contrefaçon est flagrante pourtant, le succès, tout comme el qadar, est au rendez-vous… Le feuilleton raconte l'histoire de Malek, un brillant neurochirurgien âgé de 35 ans qui ne fait pas de différence entre un scanner cérébral et celui de l'aorte abdominale. Le pauvre Malek a perdu sa femme et l'enfant dont elle était enceinte dans un tragique accident de voiture causé par un “cherrir” (malfrat) venant de commettre un vol à main armée. Malek est bouleversé, affecté par ce malheur et impuissant… il pleure. Devant l'absence de preuves pouvant conduire à l'arrestation de ces meurtriers, le malheureux finit par changer de ville, de vie et de métier (sage décision)… Mais plusieurs années plus tard, un concours de circonstances viendra déstabiliser sa nouvelle vie et le remettre enfin sur la piste des meurtriers de son épouse... Ramadan oblige, il n'était pas question d'en perdre une miette, et pour cause, nous avions enfin notre feuilleton mexicain à nous, notre soap-opéra à nous, du cent pour cent Feu de l'amour à l'algérienne… à nous, une véritable fierté nationale ? Ce n'est peut-être pas la meilleure série de tous les temps, mais ce n'est pas la pire : un effort certain, surtout du point de vue de l'image, était des plus appréciés. Djaâfer Gacem s'essaie donc en 2007 aux simples pleurs après nous avoir fait pleurer de rire avec la trilogie Ness M'lah City. Il constitue une équipe de choc pour mener à bien ce nouveau projet : une belle brochette d'acteurs, avec Malika Belbey (épatante), Athmane Bendaoud (Malek), Sid Ahmed Agoumi et Azzedine Boughedra. Des guest stars aussi telles que Biyouna et Amel Wahby (qui signe le générique de la série avec un titre mémorable tiré de son album) et le staff technique de sa boîte de production SD box. Mawid maâ el qadar est une série dramatique qui mêle les méandres sentimentaux des personnages aux intrigues policières du scénario. C'est aussi une vingtaine d'épisodes de 30 minutes, des rebondissements au compte-gouttes et trois distinctions. La série a été récompensée en 2007 au Fennec d'or (primant les meilleures productions télévisuelles de fiction) dont celui du meilleur scénario… de la meilleure réalisation pour Djaâfer Gacem et de la meilleure interprétation pour Malika Belbey. Il est clair que comparé à la plupart des feuilletons algériens auxquels les téléspectateurs ont été habitués jusque-là, Mawid maâ el qadar brille sans peine (ce qui justifie le succès partiellement mérité de ce produit). Néanmoins, des efforts certains au niveau du rythme, du son et de l'interprétation gagneraient à être encouragés. Malheureusement, lorsqu'on voit la catastrophe à laquelle on a eu droit au mois de ramadan passé, qouloub fi siraa, on se rend compte que le pas vers l'avant que la télé a fait l'année dernière a reculé de dix cette année. Pourquoi nos mousselsellette pensent que pour faire de l'émotion, il faut que nos acteurs piquent des crises et sanglotent en criant “ya yemma !”, parterre, filmé en plan fixe d'une durée de trois heures ? II y a pourtant tant de manières de jouer avec nos cordes sensibles. Malek, lui, n'a pas de problèmes avec les larmes… Le doc qui a fait vibrer virilement un bon nombre de foyers algériens durant presqu'un mois (par son romantisme, sa sensibilité et ses yeux humides de chien battu) est de retour ce soir. La fiction (drama) de 20 épisodes réduite en deux parties a fait le plaisir des nostalgiques hier qui ont pu apprécier une partie, la seconde est prévue aujourd'hui. Mawid maâ el qadar (rendez-vous avec le destin), c'est donc ce soir sur l'ENTV, à partir de 21h… La preuve que la télévision, à l'instar du destin, peut se montrer tragique et dramatique à la fois. Ziad Achour