Un mois après l'audition du témoin Hicham Aboud dans le dossier Ali Mecili, le successeur du juge Baudoin Thouvenot qui a réactivé le dossier a été désigné. Il s'agit d'un autre juge d'instruction bien connu en France : c'est Alain Philibeaux, en poste au tribunal de Nanterre, dans le département des Hauts-de-Seine. Le juge Philibeaux instruisait notamment un dossier d'emplois fictifs au parti RPR, visant l'ancien président Jacques Chirac. Il avait, d'ailleurs, entendu le chef d'Etat en juillet 2007, deux mois après son départ de l'Elysée. M. Philibeaux devrait donc poursuivre l'instruction qui a conduit à l'inculpation du diplomate Mohamed Ziane Hasseni placé sous contrôle judiciaire depuis plus de 5 mois maintenant. Le diplomate, qui clame son innocence, s'est plié à la demande du juge de se soumettre à des tests ADN et à des analyses graphologiques. Contrairement à ce qui a été dit çà et là, les résultats de ces analyses n'ont pas encore été communiqués au diplomate. C'est peut-être le signe que Baudoin Thouvenot qui veut passer le dossier à son remplaçant, Alain Philibeaux, aura pour mission d'entendre aussi le témoin à charge, l'ex-colonel Samraoui qui ne s'est pas rendu à Paris le mois dernier. Risquait-il d'y être arrêté en raison du mandat d'arrêt international délivré à son encontre par l'Algérie ? Nous avons posé la question à la responsable des affaires juridiques de la Ligue française des droits de l'Homme. En tant que réfugié politique en Allemagne, l'ancien officier ne risquait pas d'être incarcéré. Il pouvait, tout au plus, être interpellé et placé en garde à vue. Pourquoi donc a-t-il évité le déplacement à Paris ? C'est une attitude de nature à fragiliser son témoignage recueilli en 2003 par le juge Thouvenot qui avait dû alors de déplacer en Allemagne. A. OUALI