Jeudi après-midi, au terme d'une rencontre qui s'est tenue au CRIDISSH, regroupant des intellectuels, des syndicalistes, des avocats et autres représentants de la société civile, est née une commission “au statut libéral et démocratique” qui va s'atteler à préparer un dossier devant permettre au dépôt de plaintes contre Israël et ses dirigeants pour “crime de guerre et crime contre l'humanité”, et ce, au niveau des différentes juridictions internationales. Cette rencontre, la deuxième du genre, qui a mobilisé nombre de personnes autour des voies et moyens à dégager pour soutenir les Palestiniens de Gaza et dénoncer la politique d'extermination menée impunément par l'armée israélienne, a aussi été marquée, cette fois-ci, par l'implication et l'appui de 4 anciens ministres de la Justice. Il s'agit de MM. Mahi Bahi, Lahcène Soufi, Baki Boualem et le quatrième qui n'était pas présent physiquement, mais qui dans un message, a donné son soutien, Mohammed Takia. La présence de ces 4 personnalités est venue comme un soutien à une initiative qui est portée certes par des juristes et des professeurs, mais également par des syndicalistes, et des citoyens venant de divers horizons. D'ailleurs nombre d'entre eux ont tenu à souligner que cette commission ne devait pas regrouper que des juristes, mais s'ouvrir à toute personne désireuse d'aider et de s'impliquer pour que les dirigeants d'Israël soient jugés comme il se doit devant les instances judiciaires internationales. Tous, ce jeudi, avaient conscience que la tâche ne sera pas aisée : “Nous savons bien que tous les textes et autres conventions ont été produits par l'Occident... Aujourd'hui, la plupart d'entre eux, notamment en Europe, soutiennent Israël dans son agression et sa logique de génocide à l'encontre du peuple palestinien”, dira un intervenant. Une autre de proposer de faire appel au célèbre avocat Jacques Vergès pour bénéficier de son expérience et sa connaissance des textes internationaux et des procédures à mettre en place. M. Mahi Bahi avec qui nous nous sommes entretenus au terme de la rencontre et à qui l'on a demandé s'il n'y a avait pas là qu'une charge symbolique réplique : “Un dépôt de plaintes auprès des instances judiciaires internationales n'est pas seulement symbolique, même si les symboles comptent, en effet, le résultat est peut-être aléatoire… mais en matière de droit, c'est une question de volonté ; si la douleur des Oranais devant le massacre des Palestiniens se cristallise, la plainte peut aboutir !” L'ancien ministre de la Justice, qui estime encore qu'aujourd'hui les choses ne sont plus les mêmes, “le monde est en train de changer, les peuples arabes ont changé”. Et de poursuivre : “Le peuple palestinien est en train de se faire massacrer, il faut agir et se mobiliser pour que ces plaintes aboutissent, je suis prêt à me rendre à Bruxelles et au niveau des instances judiciaires pour le faire !” Et de s'interroger sur les raisons qui font que nos gouvernements ne s'engagent pas dans cette voie de saisir la Cour internationale pénale. Djamila L.