«Il est minutieusement préparé par des juristes qui ont pris en compte les desiderata et les doléances des populations.» C'est ce que nous a affirmé Abdelmalek M'barek Serraï, président de la toute nouvelle Alliance nationale pour l'amnistie générale qui a tenu hier sa première réunion depuis sa création le 8 mai courant. «Le texte, nous a-t-il confié, est minutieusement préparé par des juristes qui ont pris en compte les desiderata et les doléances des populations. C'est au peuple que revient le droit de trancher et c'est à lui de l'instituer. C'est la seule manière d'avoir l'adhésion populaire escomptée puisque ce texte ne sera pas en contradiction avec ce que veut le peuple. Le fait qu'il soit élaboré par la société civile, est aussi une garantie d'adhésion et de consensus.» A la lumière de ces nouveaux faits, on comprend mieux pourquoi le président n'a pas fait de proposition de texte et qu' à chaque fois qu'on l'interpellait à ce sujet, il renvoyait la question à la volonté populaire. Il attend que la mouture émane de la société civile et c'est certainement ce qui est en train de s'effectuer. Concernant la réunion d'hier, elle a regroupé les principaux membres de la Commission nationale pour l'amnistie générale (Cnag) récupérée par l'alliance sans toutefois la participation de Abderrezak Smaïl ainsi que d'autres, à l'origine de la foire d'empoigne qui a caractérisé cette commission avec les rumeurs persistantes s'agissant du retrait de Ben Bella de l'entité à cause des comportements incongrus de certains de ses membres, écartés à la faveur de la création de l'alliance. Pour rappel, la structure est née le jour du fameux débat au forum d'El Moudjahid auquel ont pris part Me Farouk Ksentini et Me Miloud Brahimi, Me Ben Braham et Mme Benhabylès. Ces juristes ont donné leur accord de principe pour participer à l'amorce de la deuxième phase qui consiste à préparer le terrain pour le référendum et ce, à travers un débat national sur le projet de la paix civile prônée par le président de la République. L'alliance regroupe en sus de la majorité des membres fondateurs de la Cnag, des représentants de 25 associations, selon Serraï, plusieurs autres associations ont rejoint le cénacle de Sétif, de Batna, de Chlef, de Skikda, de Cherchell, de Tizi Ouzou ainsi que des organisations nationales, de militants de partis et de personnalités politiques. L'alliance devra absorber toutes les autres activant sur le terrain en faveur de l'amnistie générale, y compris la Cnag, laquelle, selon M. Serraï «s'est avérée incapable de porter un tel projet toute seule. Cette alliance est élargie aux hommes de loi, aux personnalités en vue ainsi qu'aux compétences nationales car nous passons à une nouvelle phase. Elle se constitue également en front d'opposition contre les ONG dont Amnesty International qui se trouve actuellement en Algérie». Pour son président, l'opportunité d'une telle structure «est de rassembler et d'organiser les associations et les personnalités en vue favorables à l'amnistie générale. C'est un front d'opposition à ceux qui veulent faire capoter cette démarche de paix et qui veulent que le pays ne sorte pas du labyrinthe». En ajoutant: «Nous avons fait appel à des avocats et pas des moindres pour l'élaboration des textes ayant trait au statut et au règlement intérieur qui sont basés sur une approche scientifique et méthodique.» «Nous ne voulons pas rééditer le scénario de la Cnag, il y va de notre crédibilité et de celle du projet que nous défendons bec et ongles. D'autant plus, a ajouté notre interlocuteur que «nous entamons la deuxième phase avant la phase décisive qui concerne la consultation populaire. La Cnag a rempli sa mission qui était celle d'installer les bureaux.» Et d'enchaîner: «L'alliance nationale va maintenant rassembler toutes les couches sociales autour du projet du président» a-t-il précisé. La réunion s'est achevée avec la mise en place d'un calendrier de rencontres, de meetings et de conférences qui seront animés, selon Serraï, par des juristes à l'image de Me Miloud Brahimi, Ben Braham, Ksentini, Mohamed El Mili, Benhabyles et autres professeurs d'université, de sociologues, économistes et politologues. Un bureau de conseil a été installé à l'effet de collecte et d'analyse des dossiers ayant trait à la tragédie nationale. Le président de l'Alliance nous a confié que «les adhésions se feront d'une manière rigoureuse. Un CV détaillé sera exigé en conformité avec notre plate-forme qui privilégie les compétences».