Depuis 2007, date de la promulgation du nouveau système comptable et financier, seulement 9 000 praticiens ont été formés. “On est très loin du compte”, a souligné M. Hamdi, jeudi, lors d'une journée d'étude sur le nouveau système comptable et financier. La mise en application du SCF, intégrant les normes internationales (IAS/IFRS), constitue un défi. C'est un changement important pour des comptables habitués à appliquer des normes de traitement plutôt que des normes de contenu. L'entrée en vigueur du nouveau système comptable national, prévue initialement en janvier 2009, a été reportée jusqu'au 1er janvier 2010, dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008 (LFC), après avoir constaté que l'ensemble des opérateurs économiques ne pourraient pas être au rendez-vous sur le volet technique. $Se sont-ils préparés depuis ? Rien n'est moins sûr. “Les besoins en matière de formation à ces nouvelles règles sont énormes pour former 360 000 praticiens de la comptabilité sur tout le territoire national, sans compter le personnel gravitant autour de cette profession, comme les gestionnaires, les cadres dirigeants…”, a estimé M. Mohamed-Lamine Hamdi. “L'action nous dépasse, c'est pour cela que j'ai sollicité un appui plus important de la part des pouvoirs publics pour être prêt à l'échéance 2010 et éviter de nouveaux reports de la mise en application de ce nouveau système comptable”, a-t-il ajouté. Le nouveau système comptable et financier marque une certaine rupture avec l'ancienne pratique comptable en se rapprochant de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant notamment une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. L'objectif est de fournir des informations utiles sur la situation financière (bilan), la performance (compte de résultat) et les variations de la situation de trésorerie (tableau des flux de trésorerie) d'une entité, pour aider les utilisateurs à mieux comprendre la performance passée de l'entreprise, mieux évaluer ses risques et sa rentabilité et porter des jugements mieux informés sur l'entreprise dans son ensemble. Il ne s'agit plus de produire une information factuelle destinée à l'administration fiscale, mais de construire un véritable outil de communication pour se présenter, au marché, aux actionnaires et aux investisseurs potentiels. En tout état de cause, du côté de l'Ordre des experts-comptables algériens, on s'y prépare. Un programme de formation d'envergure aux règles du nouveau système comptable et financier (NSCF), destiné aux praticiens de la comptabilité, sera lancé en avril. “Ce programme sera organisé par l'Institut algérien des hautes études financières (IAHEF) en collaboration avec l'Ordre des experts-comptables algériens et avec l'appui technique de l'Ordre des experts-comptables français”, a précisé M. Hamdi. En premier lieu, le programme prévoit, dès avril, la formation d'une soixantaine de formateurs qui prendront en charge la formation de 5 000 praticiens dans le secteur financier (banques et assurances). Un autre programme est prévu en juin, destiné aux praticiens dans les entreprises, avec la collaboration de l'Institut supérieur de gestion et la planification (ISGP) qui prendra en charge la formation de 300 formateurs. Le programme prévoit également la diffusion à grande échelle de kits pédagogiques élaborés par l'Ordre des experts-comptables français. M. R.