Le pouvoir d'achat de la majorité des ménages a pris un sévère coup au cours de ces dernières semaines jusqu'à annihiler une partie de la portée des dernières mesures de revalorisation salariale qui ont touché plusieurs secteurs, notamment celui de la Fonction publique. Les déclarations de l'instance élue de la nouvelle fédération des boulangers, il y a quelques jours, excluant toute augmentation du prix du pain, ont quelque peu rassuré les foyers qui ne verraient d'ailleurs pas d'un bon œil une baguette plus chère dans un contexte économique difficile. Et pour cause, grandement malmené par la relative poussée inflationniste qui a touché un certain nombre de produits et par l'importante hausse des prix des fruits et légumes, le pouvoir d'achat de la majorité des ménages a pris un sévère coup au cours de ces dernières semaines jusqu'à annihiler une partie de la portée des dernières mesures de revalorisation salariales qui ont touché plusieurs secteurs, notamment celui de la fonction publique. Même si la rumeur qui a circulé à propos de l'augmentation du prix du pain est maintenant écartée, il n'en demeure pas moins que cela risque de ne pas durer longtemps, car nombreux sont les boulangers qui considèrent que les prix pratiqués ne sont pas rémunérateurs et que pour faire face aux augmentations récurrentes des matières rentrant dans la préparation et la composition du pain (levure, sel, électricité, gaz), il est nécessaire que soit trouvée une solution au problème de stabilisation du prix afin de permettre à l'activité de réaliser une marge bénéficiaire équitable, compte tenu du coût de production de la baguette. Pour certains, le prix du pain ne peut être maintenu à son niveau actuel que si certaines considérations, notamment celles intégrant une baisse de l'imposition fiscale de l'activité soient envisagées par les autorités. D'autres déclarent que des mesures tendant à la maîtrise du commerce informel doivent être prises pour mettre fin à la vente de pain préparé dans des endroits clandestins qui, souvent, font fi des règles de la qualité et des spécifications de poids exigées. Car, disent-ils, doit-on continuer à fermer les yeux sur ces commerces qui écoulent du pain à côté des produits d'entretien et alimentaires dans des corbeilles sommaires, sans même se soucier des conditions de son stockage? Et de rappeler que la baguette est souvent manipulée par plusieurs mains avant d'arriver dans le panier du consommateur, en ayant subi tous les aléas du transport dont l'hygiène est parfois plus que douteuse. Mais le problème de ce type particulier de commerce ne pourra être réglé isolément, car il demeure lié à la recherche d'une solution globale à toute l'activité informelle qui est maintenant en passe de devenir dominante à travers nos marchés. M. EL BEY