RESUMé : Eva est heureuse de revoir son frère. Il lui a manqué. Mais il l'agace. Il est froid avec son mari. Un silence pesant s'installe entre eux. Norredine s'arrange pour partir. Eva se demande si elle sera encore heureuse à son départ… 44iéme partie Il est venu voir la villa… Il ne doit pas être déçu, poursuit Ali, une fois seul avec sa sœur. Quelle a été sa réaction lorsqu'il l'a visitée ? - Il était sans voix, répond Eva franchement avant de rectifier. Ce n'était pas son idée de venir ici ! Tu n'as qu'à demander à Zohra si tu ne me crois pas ! - J'en déduis qu'elle t'a appelée ? - Oui, ils avaient coupé l'électricité, répond-elle. On est allé régler la facture et je lui ai proposé de passer par ici… Dîner et passer la nuit, ici, c'est sur mon insistance ! Il n'a aucune envie de rester ! - Il a fallu que tu le pries ? - Oui. - Il joue la comédie et tu le crois ! s'étonne-t-il. C'est incroyable comme tu peux être naïve ! Il n'en veut qu'après tes biens… - Sa situation aurait été modeste que j'aurais douté mais sa situation est meilleure que la mienne, réplique-t-elle. Tu as vu ses commerces et ses appartements… Il n'a besoin de rien… Quand l'accepteras-tu ? Tu te trompes sur son compte ! - Crois-moi, je voudrais avoir tort ! - Donne-lui le temps de te prouver qu'il est quelqu'un de bien, de fiable, lui demande-t-elle. Je ne veux pas être partagée… Tu comprends ? Je veux ma famille et mon mari… - Qu'il me prouve que j'ai tort ! Je voudrais retrouver ma tranquillité d'esprit, lui confie Ali. Car j'ai vraiment peur pour toi ! Eva le rassure. Elle est bien avec son mari. Il l'aime et la respecte. Elle n'en attend pas plus de lui. Elle ne peut pas être en danger auprès de lui qui n'aspire qu'à avoir une famille. À connaître la chaleur d'un foyer lui qui n'en a jamais connu. Il n'espère pas le matériel puisqu'il n'est pas dans le besoin. Juste une belle-famille qui pourrait devenir sa famille. Son frère n'a jamais connu le besoin, affectif ou matériel. Son incompréhension peut venir de là. C'est la seule explication qui lui vient à l'esprit, sur-le- champ. Lorsque Norredine revient, le dîner est prêt. Ils ne tardent pas à passer à table. Eva a allumé la télé. C'est l'heure des informations. Ils les commentent. L'ambiance est moins tendue. La jeune femme se sent mieux. L'effort est réciproque. Son mari l'aide à débarrasser la table. - Merci chéri… - J'ai juste porté des assiettes, réplique-t-il en souriant. - Non, pour mon frère… - Oui mais que me reproche-t-il au fond ? - Il est seulement comme ça, répond Eva à son mari. Depuis toujours ! - Oui, mais il pourrait… - Chut. C'est sa nature, inutile de creuser davantage, réplique-t-elle à Norredine. À toi de lui prouver que j'ai fait le bon choix ! - C'est ce que je fais depuis tout à l'heure ! -Continue, tu es sur la bonne voie ! Le reste de la soirée se passe bien, à son grand soulagement. La chambre d'ami étant prête, Ali se retire en premier, épuisé par la route. Eva et Norredine ne tardent pas. Elle est en train de se brosser les cheveux quand elle remarque qu'il manque des photos, sur la coiffeuse et sur le meuble télé. Norredine est au lit. Il feuillette une revue. Elle jette un regard circulaire dans la chambre et elle se sent mal. Toutes les photos de Nadhir, elles ne sont plus à leur place. Zohra les a quittés tôt, bien avant qu'ils ne dînent. Demain, elle lui demandera de les remettre à leur place… A. K.