Les dispositions de contrôle qui ont été prises pour parer à l'infection concernent principalement les ports et les aéroports. “Ceux qui transitent via les frontières terrestres risquent d'échapper à ce contrôle”, indique le professeur Kellou. Le plus grand danger de la pneumonie atypique peut venir essentiellement des frontières. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus les participants à la journée de sensibilisation sur le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), organisée, hier, au siège de la Direction générale de la sûreté nationale au Châteauneuf. Les dispositions de contrôle qui ont été prises pour parer à l'infection concernent principalement les ports et les aéroports. “En plus du contrôle qui doit concerner ces infrastructures, il ne faudrait pas négliger les frontières terrestres”, a indiqué le directeur de la prévention au ministère de la Santé, le Professeur Kellou qui souligne que “ceux qui transitent via les frontières terrestres risquent d'échapper au contrôle, alors que ceux qui viennent des ports et des aéroports sont plus facilement identifiables et contrôlables”. Il cite à titre d'exemple le transit des personnes dans le cadre des échanges commerciaux. “Il y a beaucoup de nationaux qui font des va-et-vient dans le cadre des échanges commerciaux avec les pays reconnus comme étant à risques”, a-t-il expliqué. C'est dans ce cadre d'ailleurs que les participants ont convenu d'intensifier les mécanismes de contrôle au niveau des frontières terrestres. “Nos efforts seront orientés vers les frontières”, a martelé M. Kellou. Evoquant, par ailleurs, les mesures préventives de détection des cas de pneumonie atypique, M. Mokrani, commissaire principal de police du service central de la santé, a fait état d'un dispositif lourd. Ce dernier, mis en place par la direction générale de la sûreté nationale, en coordination avec le ministère de la Santé, est de nature à “détecter le moindre cas de pneumonie atypique”, a-t-il expliqué. Concrètement parlant, il s'agit dans un premier temps, d'un contrôle qu'effectuent les services de la police des frontières sur les passeports et les renseignements des passagers. “On voit d'abord le lieu de provenance des passagers, c'est-à-dire s'ils viennent, s'ils ont séjourné ou s'ils ont fait escale dans un pays infecté”, explique M. Mokrani. Et de préciser qu'en cas de suspicion d'un cas de SRAS, “on isole la personne et on l'oriente vers le secteur sanitaire aux frontières”. La personne est ensuite isolée pendant 10 jours, représentant la période d'incubation de la maladie. Faisant le point par ailleurs de la situation actuelle du SRAS en Algérie, le Professeur Kellou a déclaré qu'aucun “cas de pneumonie atypique n'a été diagnostiqué” et que “tous les cas de suspicion ont été infirmés”. Le taux de mortalité du syndrome est de l'ordre de 10%, a-t-il souligné tout en détaillant que “sur les 8 450 cas enregistrés au niveau mondial, 6 793 sont guéris spontanément”. Enchaînant sur le cas des travailleurs chinois employés au niveau de l'AADL, il a soutenu qu'ils “ont été tous soumis à un examen médical via une convention avec la médecine du travail”. R. N.