Selon Mark Rothko, “la peinture doit être pour l'artiste comme pour quiconque s'y confronte, une révélation, la résolution inattendue et sans précédent d'un besoin éternellement familier”. C'est dans cette “optique” que s'inscrit le travail du jeune artiste peintre péruvien, Sergio Silva Cajahuaringa, dont la renommée a dépassé les frontières de son pays. C'est au Musée national d'art moderne et contemporain, qu'a eu, mercredi dernier, le vernissage de l'exposition “L'Homme, l'art et l'écologie”, de l'artiste péruvien Sergio Silva Cajahuaringa. Cette exposition est organisée par l'ambassade du Pérou à Alger, sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture. Le choix de ce musée n'et pas fortuit. “Dans cet édifice style néo-mauresque, le Pérou, qui a également, une importante influence mauresque dans sa culture, tient à présenter au public algérien, un échantillon de la proximité culturelle et spirituelle, qui existe entre notre pays et l'Algérie”, révélera à cet effet l'ambassadeur du Pérou à Alger, M. José Beraùn Aranìbar. Dans cette exposition, ce qui attire le regard, en premier lieu, ce sont les couleurs utilisées par l'artiste Sergio Silva Cajahuaringa. En effet, deux tons se croisent et s'entrelacent : le chaud et froid. Un agencement harmonieux qui, au lieu de casser le “rythme” de l'œuvre, lui donne une autre dimension, une vitalité. En fait, les couleurs de prédilection de cet artiste peintre péruvien sont “les rouges, les terres jaunes, bleus, [et] noirs”. À partir de ce mélange, émane une lumière ou luminosité très particulière. À un certain moment, et dans certaines toiles, on a l'impression d'être devant un “bijou en or” et que les petites “taches de couleurs” ne sont que ces “rubis”, “saphirs” ou “émeraudes” venus rehausser et donner plus d'éclat à l'œuvre. Pour preuve, chaque tableau attire le regard, même si des fois l'intensité des tons “agresse”, il n'en demeure pas moins qu'on ne peut ne pas rester insensible à cette magie qui en émane – d'ailleurs le tableau “Paysages féeriques” peut servir de décor à la pièce Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare – au travail effectué et à la maîtrise des technique. À cet effet, le peintre a fait preuve d'une totale maîtrise de “l'huile” que ce soit sur petit et/ou grands formats. Le style de Sergio Silva Cajahuaringa appartient à la peinture abstraite. C'est aussi un mélange – très réussi – du surréalisme et de l'abstraction. Un style ouvert à toute interprétation. Certes, les tableaux attirent et interpellent le visiteur, mais c'est à ce dernier de puiser au plus profond de son être pour comprendre ou interpréter. Car chaque œuvre du jeune artiste peintre péruvien est une révélation. C'est un miroir dans lequel on peut voir, sans retenue aucune, les impulsions de l'artiste, ses envies, ses quêtes, son parcours, sa réflexion, mais aussi son combat, son militantisme et son engagement. Oui, l'artiste fait “du militantisme tacite” et ce, à travers la thématique de son exposition. Pour ce travail, Sergio Silva Cajahuaringa a été inspiré par l'archéologie péruvienne (sa référence : la civilisation Inca) qu'il a su admirablement exprimer dans un style abstrait, d'une part. D'autre part, par la relation qu'à l'Homme (ou qu'il entretient) avec son environnement… À travers ses œuvres, l'artiste péruvien évoque le temps (suspendu !?), les quatre éléments du cosmos. C'est aussi un va-et-vient entre légendes, mythes et réalité. C'est en quelque sorte une fusion. L'exposition “L'Homme, l'art et l'écologie " est placée” sous le signe du passé et du futur. Le passé, car c'est un témoignage d'un passé harmonieux et équilibré, que l'Homme a déstabilisé pour moult raisons. C'est aussi un hommage aux vestiges d'une civilisation, Inca, mais que l'Homme, par sa cupidité a détruite. Le futur, celui de l'Homme qui est incertain. Amine IDJER “L'Homme, l'art et l'écologie” Exposition ouverte jusqu'au 27 mars prochain. Tous les jours au Mama à Alger, sauf le samedi. Le catalogue coûte 200 DA.