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L'art péruvien s'invite à Alger
SERGIO SILVA CAJAHUARINGA EXPOSE AU MAMA
Publié dans L'Expression le 21 - 01 - 2009

L'exposition dont le vernissage aura lieu cet après-midi, s'étalera jusqu'au 27 mars prochain.
Cela fait plus de 15 ans qu'il peint. Il a, pour ainsi dire, sillonné près de 19 pays grâce à son art, la peinture. Sergio Silva Cajahuaringa sera, à partir d'aujourd'hui, l‘hôte prestigieux du Musée d'art moderne et contemporain d'Alger où il nous invite à venir admirer ses nombreuses toiles placées sous le thème de «l'homme, l'art et l'écologie». Un sujet qui se rapprocherait, et serait assimilé, nous a-t-il avoué, à l'anthropologie tant cela touche le cosmos et l'étude de ses composants élémentaires, à savoir l'eau, l'air, la lumière et le feu. Si le patrimoines inca est indéniable car discernable à travers les quelques signes et symboles laissés comme trace çà et là, la peinture de Sergio Silva Cajahuaringa est moderne dans sa façon de traiter le sujet par le moule abstrait qu'il affectionne et les couleurs chaudes à qui il impute une nouvelle signification universelle. Couleurs chaudes, ton ocre et une série en bleu, ces tableaux de grand format interrogent le monde sur la nécessité de conserver notre territoire pour ne pas disparaître. «Dans l'histoire de l'humanité, l'homme s'est toujours préoccupé de la nature, tel les Grecs, ils ont su diviser l'année en 12 mois. Ils ont semé leurs connaissances et on les trouve jusqu'à aujourd'hui. Avant et maintenant, toutes les civilisations ont pris soin d'évoquer les quatre éléments qui composent l'univers. Année après année, on est en train de payer les conséquences d'une certaine négligence envers cette nature. En résumé, ceci est ma préoccupation. On doit prendre conscience de la question de la nature. Car il n'existe pas de formule pour la réparer si elle vient à se détériorer. C'est pourquoi en partant du passé, je parle du présent dans mes oeuvres», confie l'artiste-peintre péruvien. L'artiste affirme, par ailleurs, avoir recours à la toile pour donner une meilleure texture visuelle, une bonne simulation de la nature. Ceci est la chose principale chez l'homme, à savoir s'intéresser à cet univers d'où l'omniprésence aussi de la géométrie dans tous les cadres. Une peinture qui a, incontestablement, une relation avec le passé millénaire, soutenu qu'il est par des éléments esthétiques évidents qui sollicitent peinture, forme, trace et couleurs. Rencontré hier, à la faveur d'une conférence de presse, animée par Monsieur Djehich, directeur du Musée, l'artiste vous convie ainsi à découvrir un point de vue pictural qui se penche sur la description des vestiges archéologiques de son pays.
A travers ses oeuvres, il s'agit, nous indique-t-il, d'exprimer un processus de création d'un point de vue surréaliste abstrait. Lui-même se présente comme un artiste qui veut représenter la nature et l'être humain, avec un aspect plus intellectuel, l'homme étant facteur de changements importants. «Dans certains de mes travaux dit-il, j'ai introduit des formes géométriques pour signifier l'évidence de l'intelligence humaine» et d'expliquer:
«L'objectif que je veux atteindre dans mon oeuvre est l'interprétation de cette atmosphère physique qui inclut la lumière, l'humidité, le vent, l'oxygène, les nutriments du sol, l'eau, etc. tous ces éléments sources d'une évolution constante qui dure depuis des millions d'années. Mon oeuvre cherche à réveiller la conscience du public et à le sensibiliser aux problèmes de l'écologie afin que la symbiose entre les éléments existants à travers l'univers et l'homme, continue à se perpétuer à travers le temps et l'espace dans un cercle d'harmonie éternelle».
Pour sa part Mohamed Djehiche, directeur du Musée nous explique le mécanisme de sa peinture: «Segio Silva Cajahuaringa fait preuve d'une maîtrise totale de l'huile sur petit et grand format. Sa poétique à la fois sourde et solaire prête un souffle irrésistible à un créneau pictural déjà très exploité. C'est par la forme que Sergio Silva Cajahuaringa a renouvelé son écriture qui nous incite à la rêverie active. Les équilibres et déséquilibres de ses agencements, le télescopage des lignes et de ses divers plans dans un espace défini par les dimensions du tableau qui génèrent une dynamique évolutive, est sans limites. Sa palette référentielle-rouges, terres jaunes, bruns, bleus, noirs- et la lumière qui en émane possèdent un caractère qui semble être celui de l'or que les Incas présentaient en offrande aux dieux. La sensation que son oeuvre est débordante de spiritualité incantatoire ne nous quitte pas après s'être imprégné de ses oeuvres».


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