Plus dramatique que cette dégradation de l'environnement et de l'hygiène publique, ce sont les cas de rage humaine qui ont été enregistrés ces cinq dernières années dans la wilaya d'Oran avec même plusieurs décès. Les services de la prévention de la Direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran ne cessent, de mois en mois, de dénombrer les cas de morsures d'animaux dont sont victimes les citoyens et souvent les enfants. Ainsi, le bilan de cette tragique situation pour le seul mois de décembre fait état de 165 cas de morsure d'animaux errants enregistrées, dont 117 causées par des chiens, 16 cas par des chats et 32 autres par des rats. Le comble, c'est que la majorité des cas de morsure ont été enregistrés dans la commune d'Oran, confirmant ainsi la dégradation de l'hygiène publique dans la deuxième ville d'Algérie qui s'apparente désormais beaucoup plus à un douar. En deuxième position, pour ce répugnant palmarès, la commune d'Es Sénia. Les appels incessants ainsi que les mises en garde des services de la prévention quant aux risques encourus par la présence d'animaux errants porteurs de maladies et de virus ne semblent toujours pas être pris en considération par les collectivités locales. Dans certains quartiers, ce sont carrément des meutes de chiens qui règnent et sèment la terreur à la tombée de la nuit ou au petit matin. Les poubelles sont éventrées et les ordures éparpillées un peu partout lorsque ces bêtes viennent y fouiller pour s'y nourrir. Plus dramatique que cette dégradation de l'environnement et de l'hygiène publique, ce sont les cas de rage humaine qui ont été enregistrés ces 5 dernières années dans la wilaya d'Oran avec même plusieurs décès, le dernier en date s'est produit il y a un peu plus d'un an. Cette situation épidémiologique des zoonoses, pour lesquelles des statistiques sont périodiquement transmises au wali d'Oran, est pour le moins inquiétante lorsque l'on découvre qu'il y a encore 32 cas de morsures par des rats. Dès lors, le spectre de la peste qui était apparu à Kahaïlia il y a quelques années est plus que jamais présent dans les esprits et devrait alerter les autorités sanitaires d'Oran et interpeller les citoyens quant à leur comportement et manque de civisme. Les principales rues d'Oran sont très souvent encombrées de détritus et cela en milieu de journée, alors que les services de nettoiement effectuent deux rotations de ramassage par jour. Pour ce qui est de la fourrière censée capturer les animaux errants, c'est toujours le manque de moyens qui est mis en avant par les services des APC, quand ce n'est pas des voix qui s'élèvent pour dénoncer les méthodes cruelles d'abattage de ces animaux. Mais pour parler de moyens, l'on avancera juste un chiffre, celui de 6 milliards de DA au titre de budget pour les communes allouées par la wilaya. Ainsi, ces questions de l'hygiène publique et de l'augmentation des zoonoses, au cœur de la ville d'Oran ne relèvent-elles vraiment que du domaine des moyens d'équipement… DJAMILA LOUKIL