L'Algérie risque, dans ce cas, de faire un choix extrêmement difficile sur deux options possibles : répondre aux besoins croissants de la population, plus particulièrement sur les produits alimentaires de base, et le logement. Les médias, d'une façon générale, et la presse privée, en particulier, rapportent régulièrement les déclarations intempestives de personnalités politiques, dites d'opposition, qui reprochent aux pouvoirs publics de ne pas effectuer une redistribution substantielle de la rente pétrolière et gazière. Dans les faits, hormis le prix du pétrole qui fluctue au gré du marché boursier, et qui permet de cerner un prix à l'exportation, personne ne sait, en réalité, quel est le niveau de profit qu'en tire l'Etat de manière précise. Il faut sans doute souligner aussi que les subventions de l'Etat pour le soutien des produits alimentaires de base qui subissent une inflation galopante sont puisées de la fiscalité pétrolière : impôt pétrolier sur le résultat de la production, redevance pétrolière sur la valeur de la production et impôt indirect prélevé à la pompe et reversé par Naftal. La baisse de la production en volume et la baisse des prix du baril à l'exportation affectent évidemment tant les recettes en devises que la fiscalité pétrolière. Si les produits alimentaires continuent de suivre la courbe ascendante, il est évident que la première conséquence de la crise financière mondiale risque de se traduire par des coupes sur le volume des importations des produits alimentaires de base. L'Algérie risque, dans ce cas, de faire un choix extrêmement difficile sur deux options possibles : répondre aux besoins croissant de la population, plus particulièrement sur les produits alimentaires de base et le logement. C'est le prix à payer pour la paix sociale et la stabilité. Poursuivre la réalisation des investissements publics budgétivores tels que le métro, le tramway et l'autoroute, tout en tentant de réduire la facture alimentaire et le logement social. En tout état de cause, les deux options sont dichotomiques et ne peuvent être réalisées simultanément. Maintenant, le problème reste posé en termes de seuil de rentabilité des hydrocarbures, tenant compte de deux paramètres essentiels : le volume de production et les prix à l'exportation. En fait, seule Sonatrach et, a fortiori, le ministère de l'Energie et des Mines peuvent apporter des réponses précises à cette préoccupation : le ministère de l'Energie et des Mines, qui met en œuvre une stratégie de volume et prix sur les hydrocarbures, est à même de disposer des informations pertinentes et fiables sur les coûts de production et distribution, comparés aux prix à l'export, en y intégrant l'évaluation des marges potentielles ; Sonatrach dispose des moyens de sa politique et met en place des outils de gestion suffisamment performants pour répondre à cette préoccupation, d'autant que des comptables et experts-comptables de renom ont été formés en son sein, plus particulièrement à l'école Saint-Michel de Hydra par un éminent expert international, en la personne de M. Daibess, un Franco-Libanais. Il faut sans doute qu'il y ait une plus grande transparence sur cet aspect pour rassurer les Algériens. m. s. a. (*) Consultant en finances