Le processus de renouvellement des fédérations sportives atteindra sa vitesse de croisière ce week-end où pratiquement l'ensemble des instances est censé achever l'opération d'élection des nouveaux membres à quelques exceptions près, telle la FAF prévue pour le mois de février. Le délai fixé par le ministère de la Jeunesse des Sports pour se conformer aux dispositions du décret 405-05 expirera le 31 du mois en cours. Ce week-end, ce sera la veillée d'armes au niveau des différentes fédérations sportives. Les promoteurs de ces nouvelles dispositions disent que ces dernières sont dictées par la réalité amère du sport algérien et le marasme dans lequel se débat le mouvement sportif national depuis des années. La régression générale de la pratique sportive nationale est visible notamment dans les résultats glanés par les athlètes algériens dans les grandes manifestations internationales telles que les Jeux olympiques ou les différents championnats du monde et du continent. Ces résultats qui laissent à désirer sont un indice révélateur du marasme dans lequel végète le sport, en dépit des moyens mobilisés par les pouvoirs publics. Les derniers Jeux olympiques organisés en été dernier à Pékin par la Chine, sont une preuve irréfutable des limites du sport national. Les deux médailles rapportées ont sauvé un tant soit peu la face de l'Algérie sportive. Cette moisson ne reflète nullement les potentialités d'un pays jeune et riche par sa jeunesse. À constater aujourd'hui que l'Algérie ne produit plus de champions de la trempe des Morceli Nourreddine, Moussa Mustapha, le boxeur, Boulmerka Hassiba, ou encore des Madjer, Belloumi et autres qui ont révélé de grands talents. C'est pour répondre à ces carences qu'un décret exécutif a été promulgué et qui définit les modalités d'organisation des fédérations sportives nationales, leur gestion et les conditions leur permettant d'accéder au statut d'organisme d'utilité publique. Les dispositions du décret exécutif 405-05 sont venues en fait en guise de réponse juste à un état de délabrement avancé du mouvement sportif national et remettre tout à plat pour matérialiser d'une manière efficiente les potentialités humaines et matérielles mobilisées. Rappelons à cet effet les dispositions du décret qui viennent casser un système de rentier qui n'a que trop duré. À ce titre, il y a lieu de citer quatre articles (9-11-32-28) du décret exécutif 405-05, qui ne sont pas du goût de certains présidents de fédération. Ces articles limitent le nombre de mandats échus aux présidents de fédération à un seul, interdisent le cumul de fonctions au sein des instances sportives et obligent et les fédérations et les clubs à réserver une partie du budget alloué (à hauteur de 20%) à la formation des jeunes et la désignation d'un tiers des membres de l'Assemblée générale par le ministère de tutelle. Il est des fédérations qui gèrent des subventions des pouvoirs publics à leur gré. D'où la nécessité de réformer le personnel en charge du fonctionnement des instances du sport. Le principe de la bonne gouvernance, adopté par la communauté des pays d'Afrique, a obligé l'Algérie à introduire ce genre de réformes dans un secteur sensible, celui de la jeunesse et des sports. Il est entendu que la charge financière du fonctionnement des activités sportives revient exclusivement à l'Etat. Il est donc normal que les pouvoirs publics veillent scrupuleusement à la bonne gestion financière et au choix du personnel en charge d'appliquer la politique sportive nationale dans le respect des principes de la démocratie. Hanafi Hattou