La fuite des capitaux et le blanchiment d'argent sont les deux nouveaux crimes que les services spécialisés, dont les Douanes nationales, sont appelés à traiter avec célérité durant les prochaines années. Le phénomène est à la fois important et chaotique pour l'économie nationale. Ses adeptes recourent à des techniques exceptionnelles nécessitant une formation adéquate du personnel versé dans la lutte de ce genre de trafic et la mise en place des structures adaptées pour son traitement à l'image des pôles judiciaires spécialisés. Mohamed-Abdou Bouderbala en appelle, d'ailleurs, à l'introduction par une nouvelle culture managériale, qui prend en charge et la technologie et les ressources humaines de la chose douanière. La saisie, le mois passé, de plus de 3 millions d'euros qu'on allait “faire fuir” vers le Tunisie, depuis Oum El-Bouaghi, donne la mesure de l'ampleur du phénomène. Par ailleurs, durant ce premier trimestre, des couloirs verts seront instaurés dans le cadre de la facilitation des exportations hors hydrocarbures. Les services des douanes ont déjà pris attache avec les grandes entreprises candidates potentielles à ce dispositif. Ce couloir n'empêchera pas le recours à des contrôles inopinés afin que ce dispositif censé favoriser les exportations de la production nationale appelée à se substituer aux exportations des hydrocarbures ne se transforme en une atteinte à l'économie nationale. Ces révélations ont été faites hier, à Constantine, par le patron des Douanes nationales, M. Bouderbala qui a tenu à célébrer avec ses hommes la fête nationale de la corporation. Enfin, en marge de cette visite, le directeur de la lutte contre la fraude au sein des Douanes nationales a confirmé le mal que représente la contrefaçon sur l'économie nationale. Ainsi, 50% des pièces de rechange des véhicules, en Algérie, sont contrefaits avec le port de Skikda comme un véritable couloir de passage de ces pièces. Souheila Betina