RESUME : Eva ne veut pas vendre sa maison. Elle s'est énervée qu'elle en a la tête qui tourne. Suivent des contractions. Norredine l'emmène à la clinique où elle est vite hospitalisée. Il la rejoint dans sa chambre. Il voudrait lui parler mais elle lui fait signe de se taire… 54iéme partie Norredine veut lui dire qu'il regrette mais son geste l'interrompt. Elle ne veut pas l'entendre. Dans le couloir, les pleurs d'un bébé leur parviennent. - Tu les entends… Je rêve d'entendre nos bébés pleurer ! Norredine soupire de soulagement. Le temps de quelques secondes, il a cru qu'elle ne voulait plus de lui. - Oui, moi aussi. Eva, je regrette… Je n'aurais pas dû te mettre la pression ! - Oui, dit-elle. Tu n'aurais pas dû… Je voudrais que tu ne m'en parles plus ! - Promis, juré ! - Il est tard, tu devrais rentrer, murmure la jeune femme en fermant les yeux. Je suis épuisée… - Bien. Je reviendrais demain, à la première heure ! Bonne nuit omri… Il l'embrasse sur le front puis part, quittant la chambre, silencieusement. Durant la nuit, il ne parviendra pas à fermer l'œil. Il est très inquiet. Eva qui aura des complications sera césarisée, avec une péridurale, au petit matin. Les bébés ne pleurent pas. Le pédiatre donne des instructions. - Préparez les couveuses… - Ils ne vont pas mourir ? demande la jeune femme, consciente. - Non, la rassure le pédiatre. Ils sont petits… Ce sera juste pour quelques jours. Eva est soulagée. Le chirurgien lui administre un calmant qui lui permet de dormir quelques heures. Lorsque son mari arrive, elle vient à peine d'être emmenée dans sa chambre. Norredine panique en la voyant si pâle et son ventre plat. Il n'est pas encore au courant et il pense tout de suite au pire. -Oh ! Ne me dis pas qu'ils sont morts ! -Non, murmure-t-elle. Ils sont au service néonatal… - C'est quoi ce service ? - Ils sont venus avec deux ou trois semaines d'avance ! Ils sont en couveuse… Tu peux aller les voir ? Norredine ne se fait pas prier. Il s'y rend et peut enfin voir ses fils. Ils sont tous ridés et leur peau est presque violette. - Est-ce normal ? - Oui, ils vont prendre du poids et leur peau va s'éclaircir, lui dit une infirmière, souriant devant tant d'émotion. Ils sont nourris au biberon, en attendant que votre femme aille mieux… Le lendemain, Eva peut se rendre à la nurserie pour les allaiter. Elle oublie sa douleur et sa colère en les voyant si frêles. - Ils sont fragiles ? - Peut-être mais ce sont des battants ! Vous n'avez aucun souci à vous faire ! Elle est soulagée et heureuse. Elle les prend et les garde contre son cœur. Elle sent à peine leur cœur mais leurs regards sont si vifs. Leurs grimaces la font fondre. - Mes amours… Un petit coup à la vitre attire son attention. Norredine les regarde de l'extérieur. Il lui est interdit d'entrer dans la nurserie lorsque les bébés sont hors de la couveuse. Elle sourit en voyant son mari. Il lui fait signe d'approcher. Elle va jusqu'à la vitre et les lui montre. Sa colère est tombée. Elle ne lui en veut plus. Elle est si heureuse. Elle est en vie, ses bébés aussi. E il y a cet amour qu'elle voit dans son regard. Il les aime autant qu'elle. Il a cette famille dont il a toujours rêvé. Un cadeau merveilleux s'il sait en prendre soin… A. K.