RESUME : Eva est touchée par les pleurs d'un bébé. Elle ne veut pas perdre les siens. Norredine regrette. Il promet de ne plus recommencer. À l'aube, Eva se fait opérer, mettant au monde deux bébés très fragiles. Ils sont mis en couveuse. Eva est soulagée et heureuse. Elle les adore… 55iéme partie Dès que Norredine informe sa belle-famille, celle-ci se met en route. El hadja Halima fera appel à Zohra pour l'aider. Elle tient à donner une fête lorsque sa fille rentrera de la clinique. Les bébés vont bien et le fait qu'ils prennent du poids les rapproche de leur sortie de couveuse. Eva est épuisée. Elle souffre de sa plaie au ventre mais elle est heureuse. La présence de sa famille lui réchauffe le cœur. En plus de son mari, elle pourra s'appuyer sur eux. Zohra lui rend visite à la clinique. Elle lui propose ses services. - Vous devez vous reposer… Une fois rentrée, je tiens à m'occuper de vous et des bébés, lui dit-elle. Si votre mari est d'accord ! - Pourquoi ne le serait-il pas ? - Je ne sais pas… Cela fait des mois et des mois que vous êtes mariés et je n'ai jamais pu discuter avec lui ! Parfois, j'ai l'impression qu'il m'évite ! - Tu dis n'importe quoi… Norredine ne t'évites pas ! Il est ainsi avec tout le monde ! - Je m'excuse alors, dit Zohra en baissant les yeux. Je l'ai cru… - Tu te fais des idées. - J'espère me tromper. Voulez-vous quelque chose ? - Oui, prends soin de ma maison, murmure Eva. Tu sais combien je l'adore… - Ces prochains jours, je resterai auprès de votre mère, dit la bonne. Si vous êtes d'accord, je demanderai à un de mes neveux de la garder en attendant ? - Oui, pourquoi pas ? C'est une bonne idée, en convient la jeune femme. Vous en êtes où avec les préparatifs ? - Tout sera prêt pour le jour de votre sortie… On a commandé des gâteaux. Il ne reste plus que les invitations à envoyer ! Le pédiatre entre dans la chambre, après avoir frappé à la porte ouverte. Il les salue puis prend des nouvelles d'Eva. - Moi, je me sens mieux, répond-elle. Mais mes bébés, comment vont-ils ? Y-a-t-il du nouveau ? - S'ils continuent à pousser aussi vite, vous sortirez dans le courant de la semaine, lui apprend-il. - J'ai hâte, soupire Eva. - On continue de les observer deux jours après on avisera, mais j'ai bon espoir ! Ce sont des battants, affirme le pédiatre. Ils ne veulent pas perdre de temps ici ! - Moi non plus ! Dès que ses parents et Norredine arrivent, elle leur apprend la bonne nouvelle. Eux aussi sont impatients. Ils n'ont pas encore pu tenir les bébés dans leurs bras. À la maison, ils pourront le faire. - Je ne les quitterai plus, promet Norredine. Je serai leur ombre… Je les adore ! - Eux aussi vont t'adorer ! Je t'imagine leur changer les couches ! - Les couches, non ! Juste les biberons de lait ! - Vous avez choisi des prénoms ? demande el hadja. - Mouloud, le prénom de mon père, dit Norredine. - Et Nadhir, décide Eva. C'était quelqu'un de bon… -Peut-être que ton mari a choisi un second prénom ? -Non, elle peut lui donner ce prénom. La famille est soulagée. El hadja et Ali ont craint sur le coup qu'il ne s'emporte et qu'il la boude. Mais il semble comprendre et respecter son choix. Lorsque trois jours après, le pédiatre leur remet les carnets de santé, Eva appelle vite sa mère. - Préparez la chambre des bébés, on rentre aujourd'hui ! El hadja Halima vient en compagnie de Norredine pour l'aider à ranger ses affaires. Eva est encore trop faible pour pouvoir le faire. Une heure après, ils prennent le chemin de la maison, avec dans leurs bras les bébés endormis. En tendant l'oreille, elle entend Norredine chantonner à mi-voix. Il est aux anges. Elle le comprend. Il a enfin sa famille à lui… A. K.