Le calme est progressivement revenu dans cette localité où un dispositif sécuritaire dissuasif demeure toujours en place. C'est hier que les 11 personnes interpellées dans le cadre de l'enquête sur les deux assassinats commis lors des tragiques journées vécues par la ville de Berriane, le vendredi 30 et samedi 31 janvier 2009, ont été déférées devant le magistrat instructeur près le tribunal de Ghardaïa. L'enquête diligentée par les services de sécurité a permis d'identifier 6 personnes accusées de crime avec préméditation et attroupement armé. Quatre d'entre elles ont été arrêtées et présentées au parquet, avant de se voir placées sous mandat de dépôt et écrouées à la prison de Chaâbet Ennichène, de Ghardaïa, pour meurtre avec préméditation et attroupement armé. Les deux autres individus, poursuivis pour les mêmes chefs d'accusation, restent activement recherchés. Sept autres individus, accusés d'attroupement armé et de destruction de biens d'autrui, ont été également placés sous mandat de dépôt. Rappelons que la région de Berriane a été ébranlée par des affrontements d'une extrême violence, la semaine passée, qui a causé la mort de deux citoyens, en l'occurrence Benzaït Brahim, 17 ans, et Kerrouhi Omar, 47 ans, ainsi que des blessures à près de 50 personnes, dont 28 éléments des services de sécurité. Parmi ces blessés 4 sont jugés dans un état grave. Des dégâts considérables ont été par ailleurs enregistrés, dont la destruction du mobilier des demeures, magasins et mobilier urbain. Pour le troisième jour consécutif, la situation reste calme dans tous les quartiers de la ville qui ont repris une activité quasi normale, les gens vaquant à leurs occupations sans aucune contrainte. La seule ombre au tableau reste la désertion des écoles, CEM et lycées de la région, les parents ne voulant pas encore envoyer leur progéniture aux cours. Encore une fois, faut-il le souligner, beaucoup de citoyens tiennent à dénoncer ceux qui “attisent le feu de la fitna”. Ils souhaitent, disent-ils, que “des bonnes volontés de toutes parts apportent leur contribution à la recherche de solutions pour une paix durable et une cohabitation harmonieuse”. Pour Maâzouz, la quarantaine, lunettes cerclées, cette situation ne peut indéfiniment perdurer pour la simple et bonne raison que “personne n'a jamais pu vivre en autarcie. Notre région a toujours été un havre de paix pour les deux communautés qui ont vécu des siècles durant en parfaite symbiose. En clair, une coœxistence harmonieuse et pacifique. C'est à quoi nous aspirons et c'est ce que nous appelons de tous nos vœux”. L. Kachemad