Pour le premier responsable de cette instance consultative, le programme d'investissements publics est passé à une vitesse supérieure. “L'entreprise doit être réhabilitée dans toute sa vocation et ses attributs potentiels pour être précisément en mesure de tirer ses principaux ressorts de la mise à niveau compétitive, de l'évolution du tissu des PME, du statut de sarl vers celui de SPA, de la mise en place d'un réseau de sous-traitance nationale et internationale avec l'émergence de donneurs d'ordres positionnés sur des segments pointus et/ou compétitifs.” C'est ce qu'a suggéré le président du Conseil économique et social Mohamed-Seghir dans un entretien accordé au Mensuel Partenaire, une publication de la Chambre française de commerce et d'industrie dans son numéro 84. Pour le président du Cnes, cette réhabilitation de l'entreprise passe impérativement par la consolidation du réseau des petites et moyennes entreprises et de l'émergence de champions. Interrogé dans ce cadre sur les préoccupations des patrons d'entreprise liées notamment aux difficultés d'accès au crédit, l'absence d'une véritable stratégie de mise à niveau et de débouchés, le président du Conseil national économique et social expliquera qu'“il est à noter que des améliorations au niveau du marché du crédit, de la mise à niveau des entreprises ainsi que des débouchés ont été réalisés durant ces dernières années”. Sur ces aspects, Babès donnera des chiffres : “Les données disponibles sur les crédits à l'économie montrent une augmentation en 2007 (15% de croissance). Les crédits à l'économie affichent une nette amélioration par rapport à 2006 (deux fois le niveau de 2006), avec un flux d'environ 300 milliards de dinars”, note-t-il, tout en précisant que “la part du privé dans les crédits à l'économie s'est sensiblement améliorée (52,8% en 2007 contre 50,4% en 2005)”. Aussi, l'accroissement du niveau de l'intermédiation bancaire “est à relever, également, notamment en ce qui concerne les banques privées”, note Babès avant de souligner que “la part des banques privées dans le financement du crédit est, quant à elle, passée de 11,5% en 2007 contre 7,1% en 2004 et 9,3% en 2006”. Pour le président de cette institution consultative, “l'amélioration de l'environnement bancaire, en termes de qualification et de modernisation des métiers de la banque, constitue un des objectifs de la réforme bancaire”. Dans le même temps, le premier responsable du Cnes expliquera, s'agissant de la problématique de la mise à niveau des entreprises dans l'optique d'amélioration des débouchés, qu'elle “a été prise en charge par les pouvoirs publics à travers divers programmes tels que Meda I et Meda II dans le cadre d'un accord avec l'Union européenne, mais aussi par le biais de l'amélioration des capacités des entreprises locales à pénétrer les marchés internationaux avec l'aide des dispositifs de garantie et l'encouragement des exportations hors hydrocarbures”. Sollicité dans le même temps sur le contenu d'une “politique d'anticipation” contre les chocs financiers externes à l'orée de la crise financière mondiale, le président du Cnes notera que “les menaces nées de la crise financière internationale n'ont jusqu'à présent, et en aucune façon, affecté les programmes économiques et d'équipement en cours, ni pesé sur les financements de l'économie nationale de façon générale”. “Au contraire, dit-il, les principaux indicateurs macro-économiques se renforcent de plus en plus et le programme public de financement et de développement passe à une vitesse supérieure dans la perspective de tenir des engagements pris en matière de livraison des équipements et infrastructures”. Néanmoins, de l'avis du président du Cnes, “ces menaces doivent être traitées avec la rigueur que suscite une situation de forte crise mondiale annoncée”. “Elles doivent, selon lui, inciter à une grande prudence dès lors que cette crise est en train de monter en intensité et que les solutions ne semblent pas encore faire consensus”. L'Algérie a adopté une politique de “prudence” face à cette crise, dira Babès. Comment ? “En gérant de manière rationnelle ses réserves de change, leur placement et le choix d'actifs non risqués”. NADIA MELLAL B.