- Rappeler Hadjar en Algérie en mission spéciale pour piloter le putsch. - Invalider, avec le concours du ministère de l'Intérieur, le VIIIe congrès du FLN. - Retourner les députés par des pressions financières. - Enquêter sur les structures et le fonctionnement du parti. - Demander le gel des avoirs du FLN et le salaire de ses parlementaires. Les partisans du Président s'activent actuellement à écarter Ali Benflis de son poste de secrétaire général du FLN. Même si, légalement, les soutiens de Bouteflika n'ont aucune possibilité de le faire, il n'en demeure pas moins qu'ils déploient actuellement un arsenal pour amener le parti majoritaire à soutenir Bouteflika pour un second mandat. Comment ? En exerçant des pressions sur l'ensemble des soutiens à l'actuel secrétaire général du FLN. Dans cette entreprise de sape, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, tient le rôle principal. Preuve en est que c'est lui qui pilote l'ensemble de ces opérations de déstabilisation du vieux parti. Outre la tentative d'invalidation de son VIIIe congrès par l'élaboration d'un formulaire-type à l'adresse des exclus du FLN et en les dotant d'un fax spécial. Yazid Zerhouni va même jusqu'à diligenter des enquêtes sur les élus locaux au niveau national. Ces enquêtes très poussées, qui auront à fouiner dans le passé des élus, serviront de moyens de pression sur ces derniers, au cas où ils refuseraient de soutenir le Président pour un second mandat. “Zerhouni brandira les dossiers à la veille de 2004 pour s'assurer que les élus aideront Bouteflika à sa réélection”, soutient une source crédible. Une autre enquête portant sur les structures du FLN a été également décidée par le ministre de l'Intérieur. Cette dernière qui devrait couvrir les 48 wilayas, concerne l'ensemble des mouhafadhas et des kasmas du parti de Benflis. Il s'agira, concrètement parlant pour les enquêteurs, outre de rechercher des données sur le passé de représentants du FLN, d'identifier les militants du parti de Benflis qui sabordent les initiatives du clan présidentiel en s'attaquant à leurs rencontres quand elles sont organisées sous le sigle du FLN. Un travail de filature est, en effet, prévu à cet effet par les services de Zerhouni, soulignent des sources très au fait des manœuvres au ministère de l'Intérieur. Par ces enquêtes, le ministre de l'Intérieur veut prouver que le parti de Benflis dispose “d'une milice”. Dans le même temps, les réfractaires au maintien de Benflis à la tête du FLN tentent d'obtenir un gel des avoirs du parti. C'est d'ailleurs Abdelhamid Si Affif, l'ex-député de Mostaganem lui-même, qui l'a déclaré à la presse, le 14 août dernier aux Pins Maritimes, à l'occasion de la rencontre avortée du mouvement de “redressement” national. Tout comme, le clan présidentiel s'emploie à obtenir le gel des salaires des parlementaires du FLN, soutiennent des sources crédibles. Comment ? On n'en sait pas plus. Tout cela intervient parallèlement aux rencontres qu'organise Abdelkader Hadjar, l'ambassadeur d'Algérie à Téhéran depuis son retour à Alger, le 15 août dernier. Hadjar s'emploie à préparer actuellement un VIIIe congrès bis du FLN qu'il souhaite pouvoir organiser avant la tenue du congrès extraordinaire du parti majoritaire. La tenue du congrès extraordinaire sera certainement très fatale pour le clan présidentiel, d'autant qu'il est quasi certain qu'il consacrera le soutien du FLN à la candidature de Ali Benflis à la présidentielle 2004. Nadia Mellal Le FLN tient son bureau politique aujourd'hui Le bureau politique du FLN se réunit, aujourd'hui, à Alger, sous la présidence de Ali Benflis. À l'ordre du jour de cette rencontre, figure principalement la préparation de la réunion du comité central (CC) prévue les 3, 4 et 5 septembre prochain. Ce comité central, éminemment important, puisqu'il aura à débattre la question du congrès extraordinaire qui consacrera le candidat du parti pour la présidentielle de 2004, est très attendu par les 259 membres de cette instance décisionnelle au sein du parti majoritaire. Les 19 membres du bureau politique (BP) du parti auront à passer en revue les modalités de la tenue de cette réunion du CC ainsi que de son contenu. Ce qui ne devrait pas être une tâche difficile au vu du consensus qui prévaut au sein de l'instance exécutive du parti. N. M.