Le diplomate iranien a déploré la défection du président palestinien au sommet de Doha. Il a qualifié son comportement de “honteux”. Interpellé sur le développement des relations économiques entre l'Iran et l'Algérie, hier lors d'une conférence de presse qu'il a organisée au siège de la représentation diplomatique à Alger à l'occasion du 30e anniversaire de la Révolution islamique contre le régime des Pahlavi, l'ambassadeur de la République islamique d'Iran, Hossein Abdi Abyanah, a rapporté que la signature d'une convention dans le transport aérien se matérialisera bientôt par l'ouverture, par Air Algérie, d'une ligne commerciale reliant Alger à Téhéran. “Ce projet est basé sur le potentiel économique et commercial de la ligne.” Il a indiqué, en outre, que le problème de garantie bancaire, qui bloquait le dossier de partenariat entre les deux pays dans le domaine des banques, est levé. “Les autres actions de partenariat se concrétiseront l'une après l'autre”, a promis l'ambassadeur. Au chapitre de la politique internationale, il a reconnu en filigrane que son pays soutient politiquement et financièrement le Hamas palestinien, comme il l'avait fait pour le Hezbollah lors de l'agression israélienne contre le Liban en 2006. “On nous a accusé, à l'époque, de diviser le monde musulman en soutenant un mouvement chiite.” Il a balayé du revers de la main ces allégations en précisant que le Hamas palestinien est sunnite. Pourtant, la nouvelle administration de la Maison-Blanche a abordé, hier à Munich, par la voix du vice-président Joe Biden, le dossier de l'Iran en soutenant qu'elle est disposée “à parler à l'Iran et à lui donner un choix très clair : maintenez le cap actuel et vous connaîtrez pression et isolement ; renoncez à poursuivre votre programme nucléaire illicite et à soutenir le terrorisme, et vous recevrez d'importantes contreparties”. A contrario, le représentant diplomatique de l'Iran à Alger a glorifié Hamas qui a donné, de son estimation, “une grande leçon aux Sionistes”. Le diplomate est revenu sur les attaques d'Israël contre la bande de Gaza en affirmant que certains dirigeants arabes ont joué le jeu des Israéliens pour combattre le Hamas et donner le pouvoir à l'Autorité palestinienne incarnée par Mahmoud Abbas. “Ils pensaient que la population de Gaza se retournerait contre Hamas après un embargo de 18 mois. Mais c'est le contraire qui se produisit à travers une grande manifestation de soutien au vice-président du mouvement. Ce fut un choc pour Israël”, a expliqué le diplomate. Il a indiqué que des pressions ont été exercées sur certains chefs d'Etat arabes pour ne pas participer au sommet de Doha et biaiser par là même de sa portée sur la fin des hostilités israéliennes sur la Bande de Gaza. Il a surtout déploré la défection du président palestinien, Mahmoud Abbas, qu'il a qualifiée de “honteux”. Commentant les élections israéliennes, qui auront lieu au cours de la semaine, il a estimé que l'issue du scrutin ne changera rien. “Des criminels remplaceront d'autres. Seul le Tribunal pénal international peut les juger pour crimes de guerre. ” Souhila H.