Pas moins de 185 cas d'hépatite C ont été enregistrés entre 2005 et 2008 au niveau du secteur sanitaire de Médéa. C'est à la suite d'une enquête de dépistage épidémiologique sur l'hépatite C, menée au niveau du secteur sanitaire de Médéa, que les patriciens et les responsables se sont rendus compte de la gravité de la situation compte tenu du nombre élevé de sujets atteints. À la suite de quoi il a été décidé l'organisation d'une campagne de sensibilisation en direction des différents personnels de santé publique exerçant dans les structures hospitalières et de soins de proximité de la région. Pas moins de 185 cas de sujets atteints par l'hépatite C ont été enregistrés entre 2005 et 2008 au niveau du secteur sanitaire de Médéa, dont plus de la moitié est constituée par des donneurs de sang, le reste se répartissant entre des personnes hémodialysées ou soumises à des examens prénuptiaux, de malades externes venant du secteur privé. On s'intéresse à la maladie parce qu'elle est grave et évolue d'une manière insidieuse sans présenter de signes particuliers qui permettent de la traiter rapidement, dira le docteur Benkortebi, spécialiste en infectiologie. Insistant sur la nécessité de son dépistage qui doit concerner les groupes à risque, il fera remarquer que la progression de la maladie est devenue inquiétante dans notre pays qui, rappelle-t-on, est classé dans la catégorie des pays à endémicité moyenne, avec une prévalence de 2,15 % par rapport à la population totale. La mauvaise stérilisation du matériel médical est aussi mise en cause, car l'hygiène hospitalière est, souvent, responsable de certaines maladies nosocomiales telle que l'hépatite C dont le coût de prise en charge par malade tourne autour de 200 millions de centimes. L'hygiène hospitalière est devenue une des causes de l'appréhension développée par certain donneurs de sang, selon une intervenante et médecin de son état, en donnant l'exemple de la réutilisation des gants déjà utilisés après leur lavage ou du matériel dentaire insuffisamment stérilisé. Dans la perspective de mieux faire connaître les risques encourus et les moyens à mettre en œuvre pour dépister efficacement la maladie, une journée de sensibilisation organisée, dernièrement, par la Direction de la santé et de la population en collaboration avec le laboratoire Roche. La journée, qui a été suivie par un large public composé de praticiens et de spécialistes exerçant à travers les différentes structures de santé, a permis de tirer la sonnette d'alarme sur une maladie aux conséquences graves. L'on rappelle que l'hépatite virale C est une inflammation du foie qui se transmet par le sang, notamment chez les personnes transfusées, toxicomanes et par le matériel souillé. Elle est aussi transmise par voie sexuelle et aux fœtus par une mère contaminée. Elle peut se compliquer et évoluer vers la chronocité dans 80% des cas, la cirrhose dans 20% des cas et développer un cancer dans 3 à 5 % des cas. Elle est asymptomatique dans 90% des cas, et peut se manifester par des signes (fatigue, jaunisse, douleurs musculaires) dans 10% des cas. M. EL BEY