La deuxième réunion de conciliation, qui s'est tenue mardi après-midi entre le syndicat et la direction d'ArcelorMittal Annaba, s'est terminée sur un désaccord total entre les deux parties. Un “constat d'échec”, selon les termes des syndicalistes présents, lesquels réclament maintenant un procès-verbal de non-conciliation auprès de l'inspection du Travail afin d'introduire leur préavis de grève. Les représentants des travailleurs parlent aujourd'hui de tergiversations de la part de l'inspection du Travail qui a suggéré que les négociations reprennent, mais sans sa présence. Une attitude qui est perçue comme une tentative de blocage par le conseil syndical de l'entreprise. “La réunion a été conclue sur un constat d'échec, la direction n'a apporté aucune réponse aux revendications exposées par le syndicat d'entreprise depuis le mois d'août 2006, et réitérées notamment lors de la précédente réunion de conciliation, dimanche dernier”, a affirmé avec beaucoup d'amertume, hier, Smaïn Kouadria. Pour ce dernier, l'arbitrage de l'inspection du Travail n'a pas contribué à la sortie de la crise, bien au contraire. Il déplore le fait que les deux représentants de l'administration, MM. Lassoued et Chakour, respectivement inspecteur principal du travail et chef de bureau, aient fait preuve de mauvaise volonté dans la conduite des négociations. Selon Kouadria, ces deux responsables auraient rejoint la salle de réunion avec près d'une heure de retard après avoir suggéré que la rencontre se tienne sans eux. De plus, ils auraient refusé de remettre aux représentants des travailleurs le procès-verbal de non-conciliation, qu'ils sont en droit d'exiger en respect de la loi 90-02 du 06.02.1990, régissant les conflits collectifs du travail et l'exercice du droit de grève. S'énervant, le secrétaire général du syndicat d'entreprise accuse ouvertement ces deux fonctionnaires de déni du droit de grève en renvoyant les deux parties à la case départ, c'est-à-dire à la négociation interne. “L'attitude inflexible des représentants de la direction générale, qui refusent de faire la moindre concession en faveur des travailleurs, en persistant à demander qu'on ajourne les négociations à une date ultérieure, sous le prétexte maintes fois avancé de crise financière mondiale, n'incite pas à l'optimisme. Tout le monde cherche à gagner du temps, c'est évident”, poursuit Kouadria. Sans exclure, pourtant, la “recherche jusqu'au bout” de la négociation et du dialogue avec la direction, le syndicat UGTA d'ArcelorMittal Annaba annonce qu'il devrait décider aujourd'hui des suites à donner à sa démarche visant à l'obtention des augmentations de salaires et à l'amélioration des conditions de travail des employés du complexe d'El-Hadjar et des autres structures de l'entreprise. “En tout état de cause, il n'y aura pas de changement de cap dans notre combat pour la satisfaction de nos revendications légitimes”, dira Smaïn Kouadria pour conclure. A. Allia