Recherché depuis bientôt trois mois, le présumé organisateur de traversées outre-méditerranéennes clandestines vers “l'eldorado'' ibérique, a été arrêté cette semaine par les éléments de la police judiciaire de la daïra de Sidi Lakhdar, localité située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Mostaganem. Au cours de la deuxième semaine du mois de novembre passé, les mêmes services de police avaient procédé à l'arrestation d'un trio d'individus, dont le fuyard était membre, tenté par la vocation, hautement lucrative, d'acheminer clandestinement des prétendants à l'émigration clandestine en Espagne. Ils s'affairaient à organiser une ultime traversée à partir du littoral de la commune de Sidi Lakhdar, au profit de quatre jeunes candidats auxquels il fut demandé de patienter momentanément, le temps de se procurer l'embarcation qui devait être empruntée. Cependant, mettant en doute la bonne foi du trio, c'est le quatuor de candidats victimes qui révélera l'affaire fomentée, en criant à l'escroquerie tout en s'empressant de déposer plainte auprès des services de sécurité. Le trio fut ainsi dénoncé comme ayant reçu, de la part de chacun des plaignants, la somme de sept millions de centimes, destinée à l'achat de l'embarcation, qui s'avèrera finalement, en piteux état, et donc, particulièrement périlleuse à emprunter pour arriver à bon port, en terre ibérique. Le malencontreux imprévu, sous-entendant l'escroquerie, ayant avorté le départ imminent, deux des présumés passeurs furent placés sous mandat de dépôt, alors que le troisième acolyte eut la “faveur” de comparaître en citation directe le jour de leur procès devant le tribunal correctionnel. Alors que ses deux compères écoperont de peines, le présumé délinquant mit à profit ladite faveur pour prendre la clef des champs … jusqu'à cette fatale semaine du mois courant ! De par son caractère éminemment plus lucratif que l'activité de la pêche, la nouvelle vocation de passeur n'a pas tardé à séduire, convaincre et même convertir une multitude de marins pêcheurs nécessiteux en guides marins. Des guides connaisseurs et avertis auxquels l'engouement des fous de l'aventure ayant pris une ampleur démesurée finit par donner des idées en vue d'une organisation meilleure mais surtout efficace. Au plus fort de la recrudescence du phénomène de l'émigration clandestine, en 2007, le voyage incertain était coté aux environs des 20 millions de centimes. De nos jours, par la conjugaison du désintérêt relatif affiché par les prétendants, et la prolifération, également relative, des réseaux de passeurs, lesdits cours ont sensiblement chuté. Selon certaines sources, le tarif courant serait stabilisé aux alentours des 5 millions de centimes. Par l'illégalité de l'entreprise et la complicité dont faisaient preuve ses protagonistes sollicitant et offrant le service de la traversée hautement périlleuse, il était vraiment rarissime que les services de sécurité parviennent à mettre la main sur ces passeurs sans scrupules. Dans la foulée de cette activité prohibée, qui profitait pleinement de ce milieu agissant dans la clandestinité, ils furent de nombreux malfaiteurs à avoir glissé du métier de passeur à celui de l'arnaque et de l'escroquerie ; le risque de la virée en mer étant moins grand. M.O.T.
